Les praticiens et spécialistes de la santé publique, en grève depuis lundi, ne lâchent pas prise et annoncent un rassemblement national pour le 22 mai devant le ministère de la Santé. La décision a été prise lundi lors d'une réunion de l'intersyndicale de la santé publique (SNPSP et SNPSSP). Une marche des blouses blanches dans la capitale est également programmée. Les médecins résidents, en grève illimitée eux aussi depuis le 28 mars, seront de la partie. Cette décision intervient à la suite des menaces brandies par le ministre de tutelle. Le ministre de la Santé, M. Djamal Ould Abbas avait menacé les grévistes de ponction sur salaire et de poursuites en justice. Cette menace qualifiée de «provocante» n'a fait qu'encourager les praticiens de la santé à adhérer massivement à la grève à laquelle a appelé l'intersyndicale de la santé publique, analyse M. Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Selon des sources bien informées, les médecins en grève sont depuis hier destinataires de mises en garde les assignant à reprendre le travail, autrement ils seront révoqués pour «interruption illégale du travail». Cette mesure a été prise par le ministère de la Santé après que «la justice ait décrété la grève illégale». Le Dr Merabet a fait savoir que «des notes adressées par la tutelle aux établissements de santé publique visent à saboter le mouvement de protestation». Selon lui, «les syndicalistes ont été interdits de placarder les affiches ou d'accrocher des banderoles dans les établissements sanitaires». Selon une source proche du syndicat, depuis que la grève a été décrétée illégale, les sit-in et rassemblements sont désormais interdits même à l'intérieur des établissements sanitaires. Ce dernier parle même de menace de révocation. Par ailleurs, l'intersyndicale de la santé publique s'est déclarée très satisfaite du taux de suivi des praticiens et des spécialistes de la santé, estimé à 80%. Pour rappel, le SNPSP et SNPSSP ont décidé de renouer avec le débrayage illimité, après avoir observé une année de trêve, et ce, suite à un accord conclu avec le ministère de la Santé qui s'est engagé à satisfaire les revendications des praticiens de la santé dans les plus brefs délais. Des promesses «non respectées», selon le Dr Merabet, qui affirme que les grévistes sont déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications.