Les praticiens et les spécialistes comptent organiser une marche commune avec les médecins résidents et les étudiants en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie. Le secteur de la santé se porte très mal. C'est le pourrissement ! Des grèves, des marches, des sit-in et des rassemblements sont au menu. L'Intersyndicale du secteur de la santé publique, regroupant le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), a opté pour une grève illimitée à partir du 16 mai. Un débrayage accompagné de plusieurs autres formes de protestation, notamment des marches et des rassemblements dans les rues de la capitale. C'est là l'une des principales décisions prises à l'issue de la réunion de l'Intersyndicale tenue jeudi dernier et dont les résolutions ont été rendues publiques hier, lors d'une conférence de presse animée à Alger. A cet effet, un préavis de grève sera déposé le 8 mai auprès de la tutelle ainsi que sur le bureau des départements concernés. Si le SNPSSP envisage d'attaquer en justice les deux organisations syndicales hospitalo-universitaires, le SNPSP s'est dit déterminé à poursuivre en justice le premier responsable du département de la Santé. «Nous avons un dossier conséquent pour ester en justice le ministère de la Santé, à sa tête M. Ould Abbès. Le ministre a choisi la guerre, il assume alors les conséquences», affirme le docteur Merabet, chef de file du SNPSP. Les praticiens et les spécialistes, explique le Dr Yousfi, porte-parole du SNPSSP, ont décidé d'apporter leur soutien à tous les mouvements de grève initiés par les médecins résidents, les étudiants en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie. «Nous soutenons les actions des résidents et des étudiants en médecine et nous allons coordonner nos actions avec eux. Nous marcherons ensemble, car ils sont les futurs adhérents de nos syndicats», a soutenu le Dr Merabet. Les deux syndicats ont dénoncé l'«attitude malsaine» du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès et le non respect des engagements vis-à-vis des revendications de praticiens spécialistes. Le Dr Merabet est revenu plus particulièrement sur l'annonce faite par le ministre concernant l'accord conclu avec le SNMG autour de l'augmentation de 70% du salaire net des médecins généralistes. «Nous avons commencé un travail avec les représentants du ministère dans une commission mixte. A mi-chemin, M. Ould Abbès fait appel à des syndicalistes de service pour annoncer des augmentations de salaire. C'est inadmissible», a-t-il fulminé. Les deux conférenciers ne comprennent pas le comportement de M. Ould Abbès. «Pourquoi cherche-t-il à tout prix à nous imposer un représentant des travailleurs que nous n'avons même pas élu et qui n'est nullement représentatif de la corporation ?», s'est demandé le Dr Merabet. Pour le Dr Yousfi, «le dialogue social demeure une politique de façade». S'agissant des revendications, il a rappelé l'adoption du statut amendé des praticiens spécialistes finalisé par la commission mixte (syndicat-ministère) et l'adoption d'un régime indemnitaire sur la base de ce statut amendé. M. Yousfi a énuméré, en outre, les autres revendications des deux syndicats, dont l'organisation dans les plus brefs délais du concours de graduation des praticiens hospitaliers principaux, précisant que «2500 praticiens aspirent à son application». Il a également cité la mise en conformité de la prime d'intéressement, l'octroi de logements de fonction à tous les spécialistes de santé publique, l'application de mesures incitatives concernant les spécialistes affectés dans les régions enclavées et l'abrogation du service civil.