Une personnalité politique importante devait être reçue hier par la commission nationale des réformes politiques qui siège depuis quatre jours à El Mouradia. Cette personnalité a fini par décliner l'invitation de Abdelkader Bensalah, président de cette instance, qui a procédé à son remplacement par les deux autres invités dans l'après-midi d'hier, en l'occurrence Noureddine Benbraham, commandant des Scouts algériens et Khalfa Mbarek, SG de l'organisation des enfants de moudjahidine. Les consultations politiques entamées pour enrichir les propositions en perspective de l'amendement d'un certain nombre de lois dont la loi fondamentale du pays sont à leur quatrième jour. Ce petit chemin frayé avec les différents composants de la classe politique ne s'est pas fait dans la facilité. Plusieurs interrogations sont soulevées sur le processus et ses objectifs notamment avec l'importance que commence à avoir le clan des boycotteurs. On s'attendait déjà à ce type de réaction dans la mesure où, outre cette personnalité nationale qui a refusé d'assister à cette audience sans donner des raisons, plusieurs autres ont critiqué cette démarche et annoncé leur boycott, avant même le début des concertations. Cette position a été d'ailleurs clairement annoncée, entre autres, par Hocine Aït Ahmed et Saïd Sadi, présidents respectivement du FFS et du RCD qui ont refusé de participer à ces concertations motivant leur décision par le fait qu'il ont été invités comme personnalités politiques et non comme chefs de formations politiques. Les invités qui se succèdent à El Mouradia ne viennent pas tous avec des propositions. La récente sortie de Sid Ahmed Ghozali en est la preuve concrète. «Je ne suis pas parti pour faire des propositions mais pour savoir et comprendre où est le mal et comment le guérir», nous a-t-il déclaré. L'ancien chef du gouvernement n'a pas été par quatre chemins pour exprimer sa révolte silencieuse. «Je ne suis pas d'accord avec le processus et je ne peux pas formuler des propositions dans le sens où ils l'entendent», a-t-il ajouté, expliquant que le problème de l'Algérie ne se situe pas dans la réforme des lois. Les rencontres se succèdent mais avec cette impression que les choses se font dans la précipitation et surtout au jour le jour. Aucune liste officielle des personnalités invitées n'a été rendue publique. La déclaration de Abdelkader Bensalah, président de l'instance, sur l'inexistence d'aucune exclusion des acteurs politiques nationaux en dehors des responsables de la violence a été la seule information communiquée, laissant la porte ouverte à toutes sortes de spéculations. Les noms des invités sont communiqués la veille de l'audience et l'information circule de bouche à oreille, ce qui renseigne sur la fragilité du travail de la communication mené par les initiateurs. Cela justifie également la fuite des informations sans confirmation ni infirmation officielle. La durée des consultations n'a toujours pas été définie et communiquée publiquement et cela ne justifie par le fait que liste reste ouverte pour recevoir le maximum d'acteurs politiques nationaux. Ce qui est certain c'est que les rencontres vont se poursuivre jusqu'à fin juin et semblent être révélatrices de beaucoup de surprises.