Le procès des 44 supporters arrêtés à l'issue du match de football en le RC Kouba et le NA Hussein Dey et incarcérés à la maison d'arrêt d'El Harrach, s'annonce houleux, selon une source qui évoque «une tension». La présentation des supporters a été marquée, dimanche dernier, par des échauffourées entre policiers et supporters. Ces derniers comptent se regrouper aujourd'hui pour exiger la libération de leurs camarades. Les quelques dizaines d'avocats qui se sont constituées pour les inculpés axeront, pour la plupart, leurs plaidoiries sur «l'absence de flagrant délit». Les personnes arrêtées sont poursuivies pour vol, coups et blessures volontaires, destruction de biens publics, détention d'armes blanches prohibées et troubles à l'ordre public. Il est à rappeler que les incidents qui ont éclaté avant, durant et après le match entre les deux clubs de la capitale lors d'un match de championnat professionnel de seconde division, ont fait 40 blessés dont 4 dans un état grave. Durant leurs auditions, les inculpés ont, chacun pour sa part, nié les faits qui lui ont été reprochés. Au tribunal, la tension persiste et les magistrats «envisagent un compromis», selon une source requérant l'anonymat qui ajoute que «les magistrats adopteront une attitude qui tendrait à désamorcer la tension en prononçant des condamnations avec sursis, à l'exception des inculpés dont la culpabilité est avérée suite à leur arrestation en flagrant délit et à l'exception de ceux ayant des antécédents judiciaires». Pour leur part, les avocats tenteront de battre en brèche les chefs d'inculpation retenus contre leurs clients, et ce, en exploitant «les vices de forme et carences relevées durant les procédures liées aux arrestations». Du côté des supporters des deux clubs qui semblent enterrer la hache de guerre, le temps du procès, c'est la mobilisation générale pour libérer les leurs. De leur côté, les services de police ont des appréhensions. «Pour parer à toute éventualité, la sûreté de daïra d'Hussein Dey déploiera un dispositif drastique et imperméable en vue de faire face à toute forme de violence ou débordement», révèle une source sécuritaire. Force est de dire qu'au vu de la tension qui persiste et du grand nombre d'inculpés, le procès promet d'être long.