Les 43 inculpés dans les incidents survenus vendredi dernier à Kouba en marge de la rencontre de football RC Kouba - NA Hussein Dey comptant pour le championnat professionnel de seconde division ont été scindés en deux groupes distincts. A l'encontre du premier groupe composé de 7 personnes, poursuivies pour des faits qui se sont déroulés l'après-midi à quelques encablures du stade de Kouba, le procureur a requis 10 années de prison tandis que pour les 36 autres jeunes adolescents, il a requis 5 années de prison et 50 000 Da d'amende pour chacun des inculpés. Les 7 personnes ont écopé finalement de 3 ans de prison et les 36 autres de 2 années de prison ferme. Les nombreuses familles des détenus présentes dans la salle ont retenu leur souffle durant l'audience mais ont entrevu une lueur d'espoir lors des plaidoiries. Elles furent par contre sidérées par le réquisitoire prononcé par le procureur de la république. Sur les quelques dizaines de victimes et témoins dans cette affaire, seules 3 femmes «agressées par les 7 adolescents» selon elles, étaient présentes. Un fait notable qui n'a pas manqué d'être relevé par la défense qui a «mis en exergue l'absence de preuves tangibles pouvant conduire à la condamnation des personnes impliquées» et pour lesquelles le tribunal a retenu plusieurs chefs d'inculpation dont vols multiples, port d'armes prohibées, coups et blessures volontaires, destruction de biens d'autrui et troubles à l'ordre public. Relativement aux deux groupes, les avocats ont, durant leurs plaidoiries, relevé «l'absence de certificats médicaux confortant l'inculpation pour coups et blessures volontaires, l'absence de témoignages ou de déclarations concernant le grief de détérioration de biens d'autrui ni autre preuves». A ce sujet, les avocats ont plaidé en mettant en relief que «les accusations ont été retenues contre les jeunes inculpés sur la base de déclarations émanant des victimes». Ce qui poussa les avocat à tenter de placer le procès dans un autre contexte aux fins de prouver le caractère caduc de la procédure de même que les conditions dans lesquelles les jeunes supporters ont été interpellés et arrêtés. Durant les plaidoiries, quelques avocats ont porté des accusations en direction des services de police auxquels ils reprochèrent «le manque de discernement et la lenteur de l'intervention». Par ailleurs, les mêmes avocats n'ont pas hésité à faire un procès d'intention aux médias et plus particulièrement au quotidien arabophone Echourouk auquel ils reprochèrent «d'avoir surdimensionné les événements» : «Peut-on condamner sur la base de témoignages ?» se sont interrogés les avocats qui mirent en évidence le manque d'indices, d'empreintes ou tout autre preuves. Concernant le deuxième groupe, un des avocats à indiqué : «Les inculpés ont été arrêtés à l'intérieur de la maison de la presse de Kouba où ils s'étaient refugiés au même titre que des policiers». Parmi les personnes arrêtées figure le jeune Youcef Mehdi qui s'apprêtait à passer le baccalauréat scientifique dans quelques jours. Ce dernier qui n'a aucun antécédent judiciaire et est membre d'une association de lutte contre la violence était abattu au même titre que ses parents présents dans la salle. «Il a été arrêté à l'intérieur du hall du stade car il ne voulait pas sortir pour éviter d'être mêlé aux escarmouches et c'est au moment de sortir et après avoir ramassé un fumigène déjà utilisé que les policiers l'ont arrêté et présenté en tant qu'inculpé» révèle son avocat, qui estime que «cela est un dépassement et un abus de pouvoir qui confirme que les policiers recherchaient des boucs émissaires voire des coupables pour justifier leurs interventions». Le procès a connu un épilogue douloureux pour les parents qui nourrissaient l'espoir de voir leurs enfants libres. Ils ont perdu cet espoir au moment de la lecture de la sentence.