«Lieux de loisir et de divertissement», c'est le statut donné par les pouvoirs publics aux cybercafés. Un statut contesté par nombre de gérants, selon lesquels «les cybercafés sont des bibliothèques électroniques et non des lieux de loisir et de divertissement». Certains parmi eux ont été contraints au cours des mois derniers de fermer pour une affaire de «paperasse». «On m'a exigé l'obtention d'un agrément, dont la demande exige la présentation d'un dossier comportant plusieurs documents. C'est une façon comme une autre de me décourager», affirme un gérant d'un cybercafé à Alger-centre, dont le local est fermé depuis quelque temps déjà. «Qu'ils exigent certaines mesures comme l'existence d'une issue de secours, je trouve cela normal et même nécessaire, mais quand on vous demande l'accord de sept ministères et autres institutions, cela demande un temps fou qui peut s'étaler sur des années peut-être, alors que vous ne pouvez pas vous permettre cela, surtout sur le plan financier», ajoute-t-il. Ces nouvelles mesures pénalisent des gérants de cybercafés et, par conséquent, les internautes algériens. Cette nouvelle réglementation ne serait pas, selon une source crédible, liée à la loi sur la cybercriminalité promulguée récemment. L'Algérie compterait quelques milliers de cybercafés, dont environ 500 à Alger. On ignore le nombre de cybercafés fermés, mais l'abandon de l'activité, à cause de ces mesures, depuis quelques années, ne se limiterait pas, à en croire des gérants, à quelques-uns. Les gérants que nous avons rencontrés dénoncent ce qu'il qualifient de «relance de la fermeture des cybercafés depuis quelques mois». Ils estiment que l'Algérie reste un pays démocratique en matière d'accès à internet, comparé à d'autres pays arabes, mais «des efforts supplémentaires pourraient être nécessaires pour consolider le développement en la matière, en particulier celui lié à la recherche scientifique et autres».