Le bras de fer opposant les médecins résidents au ministère de la Santé se poursuit. Après les sanctions de 2e et 3e degré infligées par la tutelle, les grévistes ont organisé une réunion nationale à Sétif, hier, pour décider des suites à donner à leur mouvement de protestation. Contacté par nos soins, le Dr Redouane Benomar, porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) a indiqué que les délégués de wilayas se sont réunis hier pour étudier la situation actuelle de la grève et décider, par la même occasion, de la prochaine action syndicale à initier. Il a précisé que parmi les points soulevés, il y a le taux de suivi du mouvement de protestation, qui s'annonce «très satisfaisant, avec un taux de 85%». Selon le même interlocuteur, les participants à la réunion auront à situer la prise en charge des revendications de la corporation, ainsi que le travail effectué par la commission des sages mise en place par les deux tutelles (ministère de la Santé et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique). Un dernier point, et non des moindres, a été également débattu. Il s'agit de la menace brandie par les doyens de faculté, où ils annoncent qu'ils vont décréter une année blanche si les médecins résidents ne mettent pas fin à leur grève illimitée. Le débrayage ouvert des médecins résidents, initié le 28 mars dernier, leur a permis d'arracher des acquis importants, notamment le statut particulier et l'augmentation des rémunérations. Les grévistes se battent actuellement pour l'abrogation du service civil, obligeant tout médecin spécialiste à travailler entre deux et quatre ans dans des zones enclavées du pays après avoir achevé ses études. Les autorités publiques avaient souligné à maintes reprises l'impossibilité de répondre à cette doléance, étant donné l'absence de spécialistes, notamment dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Les protestataires tiennent à la satisfaction de cette revendication au même titre que les autres points acquis. Pour rappel, les médecins ont organisé une marche nationale à Oran mercredi dernier pour exiger l'annulation de la loi portant service civil. Ils étaient plus de 3500 blouses blanches, selon le Camra, à répondre à l'appel. Réagissant à ce problème, le ministère de la Santé d'Ould Abbas a déclaré mercredi son incapacité à répondre à la revendication des médecins en estimant qu'elle relève des pouvoirs du Premier ministère. Cependant, le ministre de la Santé a pris «de lourdes sanctions», selon les médecins résidents, à l'encontre des grévistes, en envoyant une note aux responsables des hôpitaux leur ordonnant d'appliquer des ponctions sur les salaires des grévistes. La tutelle considère les absences des médecins résidents comme un manquement injustifié à leur obligation de travail. Outre les ponctions sur salaires, d'autres sanctions ont été décidées à l'encontre de certains grévistes. Il s'agit de blâmes et de révocation. La grève illimitée a été déclenchée après plusieurs grèves cycliques et rassemblements organisés depuis le début du mois de mars. La principale revendication des médecins résidents demeure la suppression du service civil.