Le personnel navigant de la compagnie aérienne Air Algérie a décidé de mettre fin à la grève d'une journée observée hier. Cette décision a été prise à l'issue de négociations entre les délégués syndicaux et l'administration de l'entreprise. Contacté par nos soins, M. Boukhemia, directeur d'exploitation de la compagnie nationale, a affirmé que les vols ont repris après une journée de paralysie. Il a souligné qu'un terrain d'entente a été trouvé entre les deux parties en conflit, pour la prise en charge des doléances socioprofessionnelles du personnel navigant. Le même interlocuteur a indiqué que la flotte était clouée au sol, hier. La grève a été largement suivie. Les revendications du personnel navigant portent, entre autres, sur les revalorisations salariales et l'amélioration des conditions de travail. M. Boukhemia a dit que «tous les vols internationaux et nationaux au programme ont été annulés». Ces annulations ont causé une perturbation et une anarchie générale à l'aéroport. Le premier vol de la journée programmé à 6h45 n'a pas eu lieu, tout comme les 30 autres, selon le directeur de communication de la compagnie. Le syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA), regroupant 800 membres, dont les hôtesses d'accueil et stewarts, chefs de cabine et chefs de cabine principaux, avait réussi sa démonstration de force en paralysant l'aéroport Houari Boumediene, et ce, malgré la mise en garde de l'administration rendue publique la veille, sommant les délégués du SNPNCA d'annuler la grève. Cette mise en garde fait suite, rappelle-t-on, à l'action en justice tentée par la compagnie à l'encontre des initiateurs de la grève, au lendemain du préavis introduit par le syndicat. Le débrayage a été décrété «illégal» par la justice. Le PDG de la compagnie, Abdelwahid Bouabdallah, avait déclaré que les auteurs du préavis de grève ont été reçus à leur demande, lundi dernier, pour exposer leurs revendications. M. Bouabdellah avait qualifié l'appel à la grève de «tentative de manipulation», avançant «le motif fallacieux faisant état que la direction de l'entreprise serait opposée au dialogue social n'a qu'un seul but, celui d'assouvir des ambitions personnelles». Ils ont invité, selon lui, la direction de la compagnie à procéder à de nouvelles élections et à annuler les commissions paritaires. Une invitation rejetée par Bouabdallah, car contraire à la loi.