La ligne long-courrier Alger/Pékin, annoncée la fin de l'année 2008 par Air Algérie, ne semble pas faire l'unanimité parmi le personnel navigant de la compagnie aérienne nationale. Les quatre syndicats du personnel navigant d'Air Algérie contestent l'accroissement de l'amplitude journalière de travail effectif pour le personnel navigant commercial et technique décidé dans une correspondance datant du 19 février dernier adressé par la direction de l'aviation civile et de la Météorologie (DACM). Les organisations syndicales (syndicat des pilotes de ligne algériens « SPLA », syndicat national du personnel navigant commercial « SNPNCA », section UGTA du personnel navigant technique et la section UGTA du personnel navigant commercial) avertissent d'ores et déjà que «le recours à ce genre de procédés ouvre la voie à toutes les dérives, et s'apparente à une gestion plus qu'approximative d'un dossier aussi important». L'augmentation de l'amplitude journalière de travail effectif fixée à 15 heures pour le personnel navigant technique et à 16 heures pour le personnel navigant commercial était devenue inévitable après la décision de la compagnie aérienne nationale d'ouvrir une nouvelle ligne long-courrier entre Alger et la capitale chinoise. «Depuis l'annonce par notre DG de l'ouverture de cette ligne, nous n'avions cessé d'attirer l'attention sur les aspects réglementaires ainsi que sur les mesures d'accompagnement à mettre en place pour la réalisation de ce vol. Lors de nos différentes réunions avec les responsables de l'entreprise, nous avons reçu des assurances formelles que les aspects réglementaires relatifs à cette nouvelle ligne étaient pris en charge dans le cadre du respect des lois et règlements en vigueur», signalent les syndicats dans un communiqué rendu public hier. Ils dénoncent une « volte-face » de la DACM qui a donné son accord sans consultations des syndicats d'élever l'amplitude journalière de travail effectif du personnel. Et les contestataires de rappeler la réglementation régissant la profession et en particulier la loi 90/11 du 21 avril 1990 modifiée, notamment dans son article 4 et l'ordonnance 97/03 du 11 janvier 1997 spécialement dans son article 7 qui stipule clairement que l'amplitude journalière de travail effectif ne doit en aucun cas dépasser 12 heures. Les quatre syndicats tiennent à dénoncer, selon leurs propos, «la latitude prise par le DACM de prendre l'initiative de déroger aux lois et aux règlements de la République sur demande expresse de la DG de la compagnie aérienne nationale».