La célébration de 13e anniversaire de la disparition de chanteur kabyle Matoub Lounès, assassiné le 25 juin 1998, s'est déroulée dans une ambiance un peu particulière cette année, comparativement aux anniversaires précédents. L'éventuelle programmation du procès sur son assassinat le mois de juillet prochain par la cour de Tizi Ouzou a fait réagir la famille de la victime et les avocats de l'accusé dans cette affaire, Malik Medjnoun en l'occurrence. Les deux parties multiplient les sorties médiatiques ces dernier jours. La famille de Matoub exige la lumière et l'entière vérité sur les auteurs et les commandataires de l'assassinat de Matoub. Un rassemblement est d'ailleurs prévu ce matin par la fondation Matoub devant la cour de la ville de Tizi Ouzou. Une conférence de presse devrait être aussi animée cet après-midi par Malika Matoub et Me Bouchachi, président de la ligue algérienne des droits de l'homme, sur l'affaire Matoub, en présence du président du conseil fédéral du FFS, M. Bouazizi. Une affaire qui continue à faire couler beaucoup d'encre et de salive depuis plus de 13 ans. De l'autre côté, la famille de Malik Medjnoun et ses avocats, accusé d'être impliqué dans l'assassinat de Matoub, crient sur tous les toits et à qui veut les entendre que Medjnoun n'est qu'un bouc émissaire dans cette affaire. «Mejdnoun est innocent. Si vraiment il est coupable, pourquoi la justice ne le juge pas et maintient son incarcération provisoire depuis 1999 ?» s'est interrogé son avocat, Me Boubchir, lors d'une conférence de presse animée la semaine dernière. Le père de l'accusé exige aussi un procès pour son fils dans les plus brefs délais. «J'exige que mon fils soit jugé. Coupable ou innocent», a-t-il clamé. Sur un autre sujet, concernant le verdict du procès opposant les héritiers de Matoub Lounès, sa sœur Malika et sa mère Aldjia, à 5 maisons d'édition : Azwaw, Akbou, Cadic, Sawt El Andalib et Izem, Malika Matoub a déclaré qu'elle est insatisfaite et déçue par le verdict rendu par la justice. Elle dira : «C'est vraiment incroyable. Ces éditeurs ramassent des fortunes en vendant illégalement les productions artistiques de mon frère et la justice les condamne seulement à des peines insignifiantes.» Les cinq éditeurs ont été, pour rappel, condamnés à une année de prison ferme, 100 000 dinars d'amende pour chaque éditeur et le retrait du marché de toutes les œuvres, photos, albums, CD, cassettes vidéo et compilations édités. La famille Matoub a demandé, lors du procès, comme réparation, deux millions de dinars aux 5 éditeurs et le retrait de toutes les œuvres artistiques de Matoub du marché : albums, cassettes, photos, vidéos…