Les intoxications alimentaires que l'on appréhende avec l'arrivée des grandes chaleurs n'ont pas attendu cette période pour se manifester cette année. Au mois de mai, ce sont des écoliers qui en ont fait les frais. En effet, 44 élèves qui composaient à l'examen de 5e, dans une école à Bordj Bou Arréridj, ont été intoxiqués par les repas qui leur ont été servis au déjeuner. Auparavant, ce sont 200 étudiantes de la cité universitaire de M'Douha à Tizi Ouzou qui ont pâti des repas consommés dans leur réfectoire. Vient ensuite Barika, à Batna, et Ghardaïa où près de 300 personnes ont été intoxiquées en ayant consommé des œufs et du yaourt à la cantine, pour les uns, et des pâtisseries pour les autres. Un nombre qui a toutes les chances d'augmenter, si l'on tient compte du fait que les intoxications alimentaires sont favorisées par la chaleur, associée au non-respect des règles d'hygiène les plus élémentaires. D'ailleurs, il est commun de constater que ce phénomène s'amplifie en été, lors des célébrations de mariages et des fêtes familiales, où les intoxications collectives s'invitent plus qu'à tout autre moment. D'après les services sanitaires, le plat de coucous à la sauce préparé lors des fêtes vient en deuxième position des aliments causant des intoxications après les produits à base d'œufs, pour non-respect des mesures d'hygiène et la chaîne du froid de certains aliments «fragiles». Et tout le mal est là, car pour accueillir au mieux leurs invités, les familles cuisinent en grande quantité et à l'avance, sans les moyens adéquats de conservation. Ceci favorise la prolifération des microbes et autres germes. Combien de personnes savent-elles qu'en pareil cas, une conservation à chaud des aliments chauds jusqu'au moment de les servir permet d'éviter les intoxications ? Sûrement très peu. La saison des vacances est aussi synonyme de prise de repas à extérieur, sur les plages, dans les restaurants et chez les vendeurs de glaces, où il a été souvent donné de constater que la question de l'hygiène alimentaire fait grandement défaut, alors qu'il s'agit de la santé des consommateurs. Ce qui n'augure rien de bon, comme le disait un médecin, c'est que tous ceux qui travaillent dans la restauration et qui sont appelés à manipuler, préparer ou servir des aliments sont peu conscients des risques qu'ils peuvent faire courir aux gens. Et pour couronner le tout, l'absence de contrôle des services de prévention qui ont été relégués aux calendes grecques. Sachant que le risque zéro n'existe pas, il ne reste au citoyen, le premier responsable de sa santé, qu'à éviter de se restaurer n'importe où de s'approvisionner auprès de vendeurs ambulants qui font fi des règles d'hygiène les plus élémentaires, de la chaîne de froid et de la date de péremption des produits. A fortiori, lorsque l'on sait que les dangers des intoxications alimentaires à long terme sur la santé ne sont pas connus.