C'est un évènement, et on doit éviter qu'il passe sous silence. Pour la première fois depuis son accession en Division nationale 1 en 1969, la JS Kabylie se trouve concernée par la relégation en division inférieure à une journée de la fin du championnat. Il lui était déjà arrivé de donner des sueurs froides à ses supporters mais jamais à un tel degré. Le club aux 14 titres de champion d'Algérie, aux 5 victoires en Coupe d'Algérie, aux deux Coupes d'Afrique des clubs champions, à une Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupes et aux trois succès consécutifs en Coupe de la CAF semble être devenu un club quelconque au point de faire souffrir ses fans qui stressent à l'idée de voir leur équipe favorite descendre en Division 2. Pourtant cette saison n'a pas été tellement négative pour la JSK qui a réussi la performance de remporter la Coupe d'Algérie mais aussi de se qualifier à la phase de poules de la Coupe de la CAF qu'elle entamera dès le 15 juillet. Il y a qu'en championnat, cela n'a pas du tout marché et quand on s'amuse à aligner les contre- performances, on finit par en payer les conséquences. C'est ainsi que le dernier succès en championnat du club de la Kabylie remonte à la 23e journée quand il avait battu l'USM El Harrach à Tizi Ouzou (1-0). Depuis cette date, il a disputé 6 rencontres et n'y a remporté qu'un seul petit point lors de la 25e journée (match nul à domicile face au MC Saïda). Les cinq autres confrontations se sont soldées par autant de défaites dont une à domicile, celle de la 27e journée face à l'USM Blida. Cette hécatombe a fait au moins une victime, l'entraîneur Rachid Belhout qui a été prié de faire ses bagages juste après la défait face aux Blidéens pour être remplacé par Moussa Saïb. Il ne faudrait, cependant, pas croire que ce limogeage était lié aux mauvais résultats. Les renvois d'entraîneurs à la JSK, on connaît. On en a même fait une habitude au point où des coaches qui ont été primés avec l'équipe ont fini par être remerciés. Du reste, Belhout est parti en laissant à ce club une Coupe d'Algérie et une place en phase de poules de la Coupe de la Coupe de la CAF. Plus que tout cela, il faut se demander pourquoi les investisseurs n'ont pas afflué depuis que les actions de la société sportive ont été mises en vente. Il y a incontestablement problème car nous n'avons pas affaire là à un quelconque club. C'est tout de même le plus titré du pays, un club capable de générer du profit et des bénéfices vu son aura dans le sport algérien. Malgré cela, on ne connaît aucun gros investisseur qui ait daigné s'y intéresser. Pour tout dire, la JSK continue à être gérée comme elle l'a été les saisons précédentes. Il y a comme un marasme qui l'enveloppe, d'où la fin de saison chaotique d'une équipe qui frôle la zone dangereuse au classement de la Ligue 1. Cela est vraiment désolant car la JSK est un des grands symboles du football algérien, un des clubs dont on aurait voulu qu'il soit un exemple et une locomotive pour le professionnalisme. Pour l'instant, ce serait plutôt un très mauvais élève qui aurait tout intérêt à réagir lors de l'ultime journée du championnat pour éviter ce qui serait une véritable catastrophe pour lui et pour ses supporters.