Sitôt le titre de champion acquis, les Canaris vont devoir penser à la coupe d'Algérie. Pour la douzième fois de son histoire, la JS Kabylie est parvenue au sommet du football algérien. C'est là une performance qu'il sera difficile de battre car le nivellement au sommet de la hiérarchie de la discipline s'est fait et l'on ne risque pas de trouver de sitôt un club qui domine sur plusieurs saisons. L'USMA a bien cru le faire en tentant de s'adjuger pour la 3e fois de suite (ce qui aurait été une première en Algérie) un titre de champion mais elle s'est aperçue en fin de parcours que la tâche était particulièrement ardue. Cela pour dire que même la grande JSK des années 70 et 80 qui écrasait tout sur son terrain, n'était pas parvenue à aligner 3 titres de champion consécutivement. Cela pour dire, également que pour la JSK d'aujourd'hui le plus dur va commencer à l'entame de la prochaine saison quand on sait qu'il est plus difficile de se maintenir au sommet que d'y parvenir. Il reste que le titre de cette saison a une saveur particulière. Il vient au bout d'un long tunnel de neuf années où pas le moindre titre national n'était tombé dans l'escarcelle des Canaris. Auparavant, il arrivait à ce club de rater une saison et de ne rien avoir. Mais cela durait une saison, pas plus. Là, c'est de neuf longues années dont on parle. C'est dire que le club de la Kabylie ne savait plus quel goût avait le sacre de champion d'Algérie. Toute une génération de joueurs est, donc, ainsi passée par la JSK sans être couronnée. Celle-ci passera fatalement dans le registre des oubliés car l'histoire ne sait retenir que les noms des gagnants. Ainsi, celle de 1999 qui avait pourtant atteint la finale du championnat d'Algérie contre le MCA et la finale de la coupe d'Algérie contre l'USMA, deux événements perdus, a disparu de la mémoire collective alors qu'il s'agissait, tout de même, de deux performances. De cette génération de 99, il reste Zafour, Driouèche, Boubrit, Belkaïd et Gaouaoui (qui était remplaçant), cinq joueurs qui ont dû, certainement, penser, longuement, à cette période-là au soir de la victoire contre l'USC jeudi dernier. Malgré ces neuf années de galère, la JSK est restée un club à part, c'est-à-dire celui contre lequel on réalisait ses meilleures recettes. Elle était, à ce titre, un produit porteur et quiconque la rencontrait rêvait de pouvoir la battre. Il est vrai qu'à côté des titres nationaux, il y a les titres internationaux et dans ce registre-là, le club de la Kabylie a marqué de son empreinte le début de ce siècle dans notre football. Nul n'oubliera, en effet, les 3 coupes de la CAF remportées, consécutivement par les Canaris en 2000, 2001 et 2002 qui, en la circonstance, avaient fait chavirer de bonheur le pays et tout ce qu'il compte comme fans du football. Incontestablement, dans ce domaine relatif aux compétitions internationales, notamment africaines, il y a la JSK et les autres clubs. Le MCA (pourtant premier club à avoir remporté un trophée africain) et l'ESS avec un seul succès en coupe des champions font pâle figure devant le club de la Kabylie qui fait montre d'un palmarès où sont inscrites trois coupes des champions, une coupe des coupes et trois coupes de la CAF. Ce club-là va s'engager pour la première fois dans la Ligue des champions d'Afrique puisque la version actuelle a été inaugurée en 1997. Selon Hannachi, son président, elle y sera pour la remporter puisque «quand on participe à une compétition, c'est pour la remporter même si c'est une tâche, extrêmement, difficile», dira-t-il. Mais en attendant, son club goûte au plaisir du titre de champion retrouvé en attendant de relever un autre challenge: le doublé-qualifié en demi-finale de la coupe d'Algérie, la JSK a le droit de rêver à une telle consécration.