«Malgré la situation qui prévaut au sein de la JSK, j'ai tenu à animer cette conférence de presse», a expliqué hier le président du club de la Kabylie, Mohand-Cherif Hannachi, lors d'un point de presse qu'il a tenu au siège du club. Cela veut-il dire vraiment que les choses vont mal à la JSK ? «Oui», affirme le président qui dit qu'il n'est pas de ceux qui fuient leurs responsabilités et appliquent la culture de la chaise vide lorsque la maison va mal. «J'assume tout», dira d'emblée le boss des Canaris, parlant du dernier match décisif qui attend son équipe ce vendredi face à la formation du MCA, pour le compte de la dernière journée du championnat. «Il est malheureux de constater que nous avons encore besoin d'un point pour assurer le maintien, mais c'est la réalité», reconnaît-il. Tentant d'expliquer la situation catastrophique dans laquelle se trouve le club, le conférencier jettera tout sur la «programmation», tout en s'esquivant de s'attaquer directement à la ligue, encore moins à la FAF. «Je ne parlerai ni d'entraîneurs, ni encore des joueurs», tient-il encore à préciser. «Neuf matches en un mois, 8 en championnat et un autre en coupe de la CAF, c'est du jamais vu dans le monde entier», dira-t-il. Et à lui d'enchaîner : «Nos joueurs ont été épuisés et totalement déconcentrés au point de commettre des bêtises graves au cours des matches sans se rendre compte. Rien que pour cet exercice, on a joué 50 matches, si l'on compte ceux de la CAF, de la coupe d'Algérie. Un rythme infernal qu'aucune équipe ne pouvait supporter.» «La bêtise était de jouer la CAF» Sur le même sujet, le président de la JSK ne cachera pas son regret d'avoir joué la CAF. «On aurait dû laisser tomber cette compétition.» Peut-on comprendre par là que si la JSK n'a pas participé à la coupe de la CAF, elle aurait pu jouer le titre de champion ? Ce n'est pas si sûr. D'ailleurs, «même pour la prochaine saison, la CAF ne constituera aucunement un objectif à atteindre, et l'entraîneur Moussa Saïb n'est pas tenu de réussir de bons résultats», ajoute le conférencier, avant de s'adresser aux joueurs en leur disant : «Jouez comme vous voulez !» Cependant, la JSK, un grand club habitué des titres «autrefois», ne peut pas accepter un tel discours de son premier responsable à 10 jours de son premier match au Maroc, face à la formation du MAS de Fès. «Pour l'heure, dira Hannachi, l'intérêt de la JSK est de rester en Ligue 1, malgré le fait qu'on peut dire que c'est désormais chose faite. «Un point suffirait, faut-il le préciser, aux Canaris pour qu'ils assurent le maintien. Le point qui arrange d'ailleurs les affaires du club adverse, le MCA, et dont le président a aussi déclaré dernièrement que «rien qu'un seul point au 1er Novembre de Tizi Ouzou, nous resterons en Ligue 1». Les choses semblent bien faites, paraît-il ! Par ailleurs, le premier responsable des Jaune et Vert est revenu sur un article paru hier dans un quotidien sportif, après la signature du milieu de terrain de l'Entente de Sétif Hocine Metref au profit des Canaris, alors le club de soustara, l'USMA, courait derrière lui. «Un titre spéculatif pareil ne peut nuire aux relations qui existent entre les deux familles, Hannachi et Haddad». A propos des libérés, Hannachi dira qu'il n'y a pas lieu de spéculer sur le sujet. C'est après le match du Mouloudia qu'il va se réunir avec ses joueurs et mettre les choses au point. «Nous déciderons après des joueurs qui seront libérés», tranche-t-il. «Que dira Hannachi avant le match de Fès ?» À plusieurs questions posées par les journalistes hier au siège du club sis au stade 1er Novembre de Tizi Ouzou, le président de la JSK n'a eu qu'une seule réponse : «Je dirai tout la semaine prochaine». Il compte tenir une autre conférence de presse avant que l'équipe ne s'envole à destination du Maroc. La programmation qui a cassé la JSK. Les joueurs tricheurs. Le secret des huit recrues que vient d'enregistrer le club, alors que ce dernier se trouve en crise. La liste des libérés. L'avenir de la direction du club, sont autant de sujets sur lesquels le président compte revenir la semaine prochaine. «Je quitterai le club si…» Sur le dernier point, il dira que le club tiendra prochainement son assemblée générale. «Ce jour là, si personne ne vient pour apporter son aide à la JSK, moi je partirai», a annoncé Hannachi. Mais on se rappelle que cette même phrase est répétée chaque année, si ce n'est plusieurs fois dans la même année. Belhout, «une séparation à l'amiable» A la question relative au départ de l'ancien entraîneur des Canaris, Rachid Belhout, qui a pu réaliser un bon parcours après avoir atteint les demi-finales de la Ligue des champions d'Afrique, en qualifiant le club à la phase des poules de la CAF, en remportant la coupe d'Algérie, Hannachi dira que «c'est une séparation à l'amiable». Mais il n'a pas omis de tacler son ancien technicien, en disant qu'«il fallait le limoger après la défaite 7 à 1 face au CRB». «Comment garder un entraîneur qui a ouvert le jeu alors que ses joueurs étaient épuisés», dira-t-il.