La presse algérienne se distingue des autres secteurs d'activité en ce sens qu'elle est la seule à ne pas s'être dotée d'une convention collective réglementant les principaux aspects de la profession (grille des salaires, gestion des carrières, stages, congés…). Fin novembre 2010, le secrétaire général de l'UGTA avait annoncé la signature de 120 conventions collectives en attendant les deux dernières, celle des entreprises de gestion des aéroports, dont les négociations étaient en cours, et celle de la presse où tout reste à faire. C'est dans ce contexte que le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale a appelé hier à Alger à accélérer la signature de la convention collective des journalistes «afin de garantir leurs droits matériels et moraux». «Le secteur de la presse doit parvenir à la conclusion de la convention collective», a indiqué Tayeb Louh, repris par l'APS. Le ministre a qualifié à juste titre cette convention de «nécessaire», car «revêtant une importance extrême» pour la garantie des droits des journalistes des secteurs public et privé. Ce que M. Louh ne dit pas, c'est que l'élaboration de la convention est un véritable casse-tête. En fait, il faut d'abord élaborer le texte lui-même, ensuite les représentants des journalistes, à l'exemple de la fédération nationale des journalistes algériens (FNJA) et du Syndicat national des journalistes (SNJ) doivent en négocier les clauses avec les éditeurs. Comme ces derniers ne sont pas organisés en association ou en syndicat, du moins pour le moment, il devient difficile de trouver des interlocuteurs. Faute de cette convention, les journalistes continueront de travailler dans la précarité. Les manifestations les plus dramatiques de celle-ci sont les bas salaires, l'absence de contrat de travail et la non-déclaration à la sécurité sociale.