La décision de fermer le pont de Sidi Rached à la circulation pendant 70 jours à compter du 21 août ne sera pas sans conséquences sur la circulation, le déplacement des citoyens et le transport en général dans la ville qui étouffe déjà. Le nouveau plan de circulation proposé hier par la commission de transport serait difficile à appliquer et les citoyens n'hésitent pas à afficher leur grogne. Mais la menace cette fois-ci est sérieuse, le pont risque de s'effondrer à n'importe quel moment. Cet ouvrage mis en service en 1912 connaît un trafic routier des plus intenses. La pression exercée par des poussées venant du versant qui surplombe la voie de chemin de fer a contribué largement à sa détérioration. Aussi, cette importante infrastructure a connu dernièrement beaucoup de problèmes de glissement et de fissures en certains endroits et a subi différentes expertises qui ont été faites par des ingénieurs étrangers. Selon un document d'archives, le pont de Sidi Rached compte parmi les plus hauts ponts en pierres au monde avec une longueur de 447 mètres sur 12 mètres de large et comprenant 27 arches dont la plus évasée mesure 70 mètres. Selon le directeur des travaux publics de wilaya, M. Remache, qui a annoncé la fermeture du pont, les travaux envisagés vont être menés par l'entreprise algérienne Sapta, qui vient de décrocher le contrat de confortement du pont et qui travaillera en étroite coordination avec un ingénieur italien requis par la DTP pour mener à bien le programme des travaux. Concernant le plan d'alternative décidé hier à l'issue de la réunion des autorités locales de wilaya, la commission du transport et de la circulation de l'APC propose de délocaliser provisoirement la station de bus d'El Khroub, située juste à la sortie du pont vers la station d'El Fedj. Pour ce qui concerne les voitures particulières venant de cette direction, ils auront trois options : mettre en stationnement le véhicule dans le parking à étages de la rue Zaamouche et prendre l'ascenseur Slimane Mellah. Ou bien prendre l'itinéraire Bab El Kantara, rue Tatache et La Casbah ou bien encore, choisir l'autre accès au centre-ville par le boulevard de la Soummam, Djenane Ezzitoun, Bardo ou l'avenue Aouati Mostefa. Pour le cas de la station de taxis de la rue Chitour, située en plein centre-ville et desservant sept directions, quatre de ces dernières seront transférées à la station Epeco de Bardo, alors que les trois autres, c'est-à-dire Emir Abdelkader, Ziadia et Djebel Ouahche seront maintenues sur place. Sur un autre volet, le pont de Sidi Rached n'est pas à sa première réhabilitation, en 1949, il avait fait l'objet de premiers travaux de renforcement. D'autres opérations similaires ont été lancées dans les années 1954, 1960, 1979, 1982, 1990 et 1994. La dernière date et 2009, où la wilaya avait dégagé une enveloppe de 80 milliards de centimes. Il fallait stopper le travail de cisaillement et d'écartement de cette arche et un vérin fut placé pour contenir les deux bords en rupture. Reste à s'«attaquer à la cause même des fissures observées à l'entrée du pont». Après la consolidation de la structure, il reste à engager prochainement une autre opération aussi importante que la première, qui s'attaquera, elle, à la cause principale de la rupture constatée et qui serait due à un problème géologique.