Le Conseil de sécurité de l'Onu examine deux projets de résolution sur la situation en Syrie, dont celui présenté par Moscou, a fait savoir hier à New York le président du Conseil et le représentant permanent de l'Inde auprès des Nations unies, Hardeep Singh Puri. «Les deux projets sont étudiés», a-t-il annoncé aux journalistes. Selon le diplomate indien, les projets, dont l'un est proposé par les pays occidentaux et l'autre par Moscou, ont beaucoup de points communs, mais aucune décision sur la version finale de la résolution n'a été adoptée jusqu'à présent. Plusieurs Etats occidentaux se prononcent pour une résolution forte prévoyant des sanctions à l'encontre de Damas. La Russie et la Chine s'y opposent, appelant la communauté internationale à éviter la répétition du scénario libyen en Syrie. Le 23 août, la Russie, la Chine, Cuba et l'Equateur ont voté contre la résolution «politisée» sur la Syrie adoptée par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève. Selon Moscou, ce document rejette la responsabilité de la tragédie syrienne sur le gouvernement et vise à renverser un régime légitime. Par ailleurs, la France considère le projet de résolution russe sur la Syrie comme base de rapprochement des positions sur fond de nécessité d'agir pour arrêter les violences dans le pays, a estimé mardi devant les journalistes à Paris Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay. Selon le diplomate, le fait que la Russie ait déposé le texte incite à la discussion, mais aussi et surtout à un travail conjoint à New York pour essayer de rapprocher les positions. Le porte-parole de la diplomatie française a souligné que le Conseil de sécurité de l'Onu devait aller plus loin qu'une simple déclaration de son président et faire en sorte que la violence cesse en Syrie. Auparavant, Moscou avait qualifié de partial le projet de résolution sur la Syrie proposé par les Etats-Unis et plusieurs pays européens et avait proposé son propre projet. Le délégué permanent russe auprès de l'Onu, Vitali Tchourkine, a indiqué que les pays du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) soutenaient le projet russe. M. Tchourkine a jugé impossible la fusion des deux projets de résolution, estimant que «réunir ces deux projets serait comme hybrider les organismes de planètes différentes». Les Etats-Unis, l'Union européenne, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et certains autres pays avaient appelé le président El Assad à partir. Depuis le 15 mars dernier, la Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime en place. Selon l'opposition et les défenseurs des droits de l'homme, la répression de la révolte populaire en Syrie par les forces de sécurité aurait déjà fait plus de 2200 morts.