Se rendant compte que la concrétisation de son projet de résolution pour l'élargissement de l'organe exécutif des Nations unies passe par le soutien de l'Afrique, le groupe des quatre négocie avec des représentants de l'Union africaine. Lors d'une réunion dimanche passé à New York au siège de l'Onu, les ministres des Affaires étrangères des 4 pays prétendant à des sièges permanents au Conseil de sécurité, l'Allemagne, le Japon, le Brésil et l'Inde ont entrepris de convaincre leurs interlocuteurs africains de rallier leur proposition. Pour rappel, le G4 a présenté un projet de résolution prévoyant un élargissement du Conseil de sécurité de 15 à 25 membres, avec 6 nouveaux sièges permanents sans droit de veto, dont 2 pour l'Afrique et 4 non permanents. Il faut dire que cette proposition diffère de celle de l'Union africaine sur le point du droit de veto des futurs membres. En effet, des pays africains avaient présenté leur propre projet d'un Conseil de sécurité à 26 membres, avec 6 nouveaux sièges permanents ayant chacun un droit de veto, dont 2 pour l'Afrique, et 5 sièges non permanents, dont 2 également pour l'Afrique. Aussi, les entretiens ont porté sur les différences entre les projets d'élargissement du Conseil présentés par les 2 groupes. Ceci étant, et sachant pertinemment que tout projet de réforme du Conseil de sécurité des Nations unies n'a aucune chance d'être adopté sans les deux tiers de l'Assemblée générale, les membres du G4 veulent s'assurer les 54 voix du continent africain, qui pèseront lourd lors du vote. Selon Natwar Singh, le ministre indien des Affaires étrangères, les 2 parties ont eu une “réunion utile, constructive et cordiale” et cherchaient à faire en sorte que leurs “différences, non seulement se réduisent, mais disparaissent”. “C'était notre première rencontre. Nous avons fait autant de progrès qu'il était possible aujourd'hui”, a ajouté le chef de la diplomatie indienne. Déterminés à convaincre leurs homologues africains, les dirigeants de ces 4 pays ont annoncé, par la voix du ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, la création prochaine d'un groupe de suivi rassemblant des représentants du G4 et de l'UA “afin de parvenir à un résultat acceptable par tous” qui sera examiné par leurs ministres des Affaires étrangères autour du 25 juillet à Genève. Par ailleurs, avant d'entamer la réunion avec les représentants de l'Union africaine, les ministres des pays du groupe des 4 ont pris le soin de rencontrer, pendant environ une heure, le président actuel de l'Assemblée générale de l'Onu, le Gabonais Jean Ping. Soutenu par la France et la Grande-Bretagne, le G4 défend l'idée d'une Onu plus transparente et plus efficace. Joshka Fischer, le ministre allemand des Affaires étrangères, a rejeté les accusations de certains pays qui reprochent à Berlin et ses partenaires du G4 de vouloir défendre leurs intérêts personnels à travers leur projet d'élargissement du Conseil de sécurité. K. ABDELKAMEL