Des ministres européens des Affaires étrangères, dont le Français Alain Juppé et l'Allemand Guido Westerwelle, ont appelé, hier, Israël et la Turquie à un retour au dialogue après la crise qui les oppose. «Nous avons souhaité comme le secrétaire général de l'ONU l'a dit, que ce différend entre Israël et la Turquie se règle par le dialogue et la compréhension mutuelle, et pas par d'autres moyens», a déclaré le ministre français à des journalistes en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Sopot, en Pologne. Le gouvernement allemand voit ces dernières disputes entre la Turquie et Israël avec beaucoup d'inquiétude, a précisé, lors d'un autre point presse, le ministre allemand, en appellant toutes les parties à travailler à la détente et à la capacité de dialoguer plutôt que de jeter de l'huile sur le feu. Ce message a été adressé au ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, qui a participé à la réunion dans la cité balnéaire polonaise. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a dit hier aussi espérer une amélioration des relations entre Israël et la Turquie après la crise déclenchée par la publication d'un rapport commandité par l'ONU sur un raid de la marine israélienne contre une flottille en route pour Ghaza qui avait coûté la vie à neuf Turcs en mai 2010. Pour sa part, le département d'Etat américain a exprimé vendredi son regret à l'égard de cette querelle diplomatique. «Nous regrettons qu'avant la publication du rapport d'enquête sur l'incident, les deux parties n'ont pu aboutir à un accord sur les mesures qui pourraient aider à règler leurs divergences», a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland lors d'un point de presse régulier. Washington espère que les deux pays «continueront à chercher des opportunités d'améliorer leurs relations de longue date et nous encourageons les deux parties à travailler à cette fin». D'après un rapport d'enquête de l'ONU sur l'attaque meurtrère contre la flottille, publié vendredi, le blocus naval israélien au large de la bande de Ghaza est légitime et approprié, mais l'attaque contre la flottillea été «excessive et pas raisonnable». Le rapport sur l'incident du 31 mai 2010 exhorte l'Etat hébreu à faire «une déclaration appropriée de regret» et d'«offrir des compensations financières aux morts et aux blessés et à leurs familles». Israël avait réitéré vendredi son refus de présenter des excuses à la Turquie pour ce raid, tandis qu'Ankara avait annoncé l'expulsion de l'ambassadeur israélien, Gaby Levy, la suspension des accords militaires bilatéraux et une saisine de la Cour internationale de justice (CIJ). Après l'incident du 31 mai 2010, qui s'était déroulé dans les eaux internationales, la Turquie avait rappelé son ambassadeur à Tel-Aviv et assuré que les relations bilatérales ne seraient plus jamais les mêmes, en exigeant à plusieurs reprises des excuses d'Israël.