23 gendarmes et deux manifestants ont été blessés lors des affrontements qui ont eu lieu mercredi entre les éléments de la Gendarmerie nationale et des habitants de Rouafaâ, un village situé au sud du chef-lieu de Bordj-Menaïel, à 35 km à l'est de Boumerdès. Les émeutes ont éclaté suite à la décision prise par les autorités de la wilaya de rouvrir la décharge sauvage du lieudit Vachet, fermée par les villageois depuis septembre 2010. Les affrontements ont duré plusieurs heures. Les villageois parlent de l'arrestation de trois des leurs. Les jeunes manifestants ont incendié un engin de la voirie communale et saccagé un autre. Ces camions étaient stationnés près du lieu de l'ancienne décharge et attendaient le départ des protestataires pour déverser Les ordures. Les gendarmes blessés ont été évacués vers l'hôpital de la ville. L'un d'eux a été transféré vers l'hôpital de Aïn Naâdja, où il a reçu les soins nécessaires. Les civils ont été, quant à eux, pris en charge au niveau de la polyclinique de Naciria. La route desservant les localités du sud de la ville a été bloquée pendant presque toute la journée. Les automobilistes qui l'empruntent ont été obligés de faire un long détour via les localités de Naciria ou des Issers. Les heurts ont été d'une violence inouïe. Les gendarmes ont mobilisé d'importants moyens pour contrecarrer et faire disperser les villageois. Ces derniers n'admettent plus de voir les ordures qui ont défiguré et pollué leur région «regagner» de nouveau les lieux. «C'est illogique et inadmissible ! Allez voir comment on a transformé l'endroit. Nous avons travaillé d'arrache-pied pendant une année. Aujourd'hui, on ne croirait pas qu'il y avait une décharge sauvage», dénoncent certains villageois. «Comment voulez-vous ne pas vous révolter pour préserver notre environnement et la santé de nos enfants, qui étaient exposés aux dangers d'intoxication à cause de la pollution générée par les tonnes d'ordures qui y étaient jetés auparavant», ajoutent-ils. Les manifestants accusent la gendarmerie d'avoir usé des bombes lacrymogène périmées. Certains précisent avoir retrouvé des douilles et sur laquelle il est mentionné clairement que la date d'usage est dépassée. Ce problème de ladite décharge dure depuis plus d'une année. Sa fermeture aurait causé d'énormes problèmes à l'APC, à cause de l'absence d'autres endroits devant abriter les déchets ramassés chaque jours à travers les quatre coins de la ville. Avant-hier, les villageois indiquent que des camions d'ordures ont été déchargés au niveau de l'ancienne décharge, qui jouxte le stade de football de la région. Auparavant, les services de la voirie parcourent parfois plusieurs kilomètres pour jeter les déchets de la ville. L'APC a été contrainte de confier le ramassage des ordures à des privés. Au jour d'aujourd'hui les autorités locales et les responsables de la wilaya n'ont dégagé aucune autre assiette devant accueillir les déchets managers de cette commune de 70 000 habitants. La direction de l'environnement a inscrit un projet d'un centre d'enfouissement technique à Zaâtra depuis 2006, mais les travaux ne sont toujours pas entamés.