Durant la nuit de mercredi dernier, un groupe de personnes en furie a pris d'assaut le poste de contrôle de la gendarmerie, implanté à l'intersection des routes menant vers Aïn Naâdja, El Harrach et Blida, pour, ensuite, s'en prendre aux entreprises avoisinantes de même que l'imprimerie du groupe de presse El Watan-El Khabar. Selon des témoins oculaires, «les jeunes, convaincus de faire l'objet d'exclusion des opérations de relogement initiées par la wilaya d'Alger, ont, soudainement décidé d'investir la rue vers 20H30, pour manifester pacifiquement leur désespoir devant ce qu'ils croient être un déni de droit». Selon la même source, «le mouvement provoqué par une dizaine de personnes qui mirent le feu à des pneus en signe de protestation, a pris de l'ampleur jusqu'à atteindre une centaine de personnes qui, faisant fi des appels au calme lancés par les éléments de la gendarmerie et de quelques personnes âgées, ont entamé les hostilités en s'en prenant aux gendarmes mais également aux entreprises implantées non loin de l'intersection où se dresse un chalet faisant office de poste de contrôle de la gendarmerie nationale lequel a été quelque peu endommagé». «Les échauffourées qui s'en suivirent contraignirent les gendarmes à faire appel au renfort», a affirmé un des citoyens, témoin oculaire et résidant non loin de l'intersection, qui a ajouté que «pendant que les gendarmes lançaient des appels, se sentant en nombre supérieur, les manifestants ont décidé de caillasser le poste de contrôle à l'aide de divers projectiles et tenter de s'introduire dans les entreprises pour saccager et piller. Un véhicule appartenant à un agent de la sécurité d'une entreprise mitoyenne à l'imprimerie d'El Watan a été endommagé. Les protestataires qui, selon les avis des uns et des autres, «étaient manipulés par des personnes malveillantes, ont entrepris de s'introduire à l'intérieur de l'imprimerie pour y mettre le feu à l'aide de cocktails Molotov». Pour ainsi dire, les manifestants avaient la ferme intention de saccager cette entreprise si ce n'est la farouche opposition des travailleurs et l'intervention de certains sages résidant au sein de l'îlot illicite. Selon des témoignages recueillis sur les lieux, le lendemain (jeudi), «des personnes mêlées aux manifestants lançaient des slogans laissant entendre que le quotidien El Watan ne défendait pas leurs causes et qu'il était inféodé aux autorités publiques». «Ces derniers ont tenté de s'introduire au sein de l'imprimerie par l'accès postérieur utilisé pour l'approvisionnement et le stockage des rouleaux de papiers servant à la confection des divers journaux», a témoigné un jeune qui a ajouté que «l'imprimerie a failli prendre feu. Le ciblage de l'imprimerie a suscité des interrogations parmi les citoyens, mais également parmi la corporation dont certains se demandent «si cet incident n'a pas de liens avec les récents articles critiques publiés par des journaux à propos du projet de loi portant révision du code de l'information et surtout concernant l'ouverture de l'audiovisuel». Cela dit, les forces de l'ordre ont pu empêcher ce mouvement et aucun dégât considérable n'a été déploré, si ce n'est des bris de vitres et autres blessures légères. Par ailleurs, un communiqué émanant du conseil d'administration d'El Watan souligne que les propriétaires de cette entreprise «comptent formuler une plainte afin de faire la lumière sur cet incident dont le préjudice aurait été incommensurable».