«L'administration de ma wilaya n'est pas une administration coloniale», tels sont les propos de Mohand Akli Aoudj, membre du Conseil national élu à l'APW et président de l'Observatoire pour le développement économique et social de Tizi Ouzou, du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Ce militant a vivement réagi après sa suspension de toute activité militante suite à la décision prise par le secrétaire national à l'organique du RCD, une décision que le militant considére «en violation de l'article 66 du règlement intérieur du parti qui stipule que seul le président du bureau régional peut suspendre, à titre conservatoire, un militant en attendant sa traduction devant la commission des conflits». Il a indiqué que «s'érigeant en procureur, le secrétaire national à l'organique m'accuse de compromission et d'indiscipline. Les éternels chargés de mission qui se sont appropriés le RCD à Tizi Ouzou et qui se sont autoproclamés gardiens du temple, se sont empressés de transmettre aux médias de manière anonyme une copie de la décision de ma suspension en vu d'un lynchage médiatique». «Cet acte ignoble et lâche est commis en violation du droit de présomption d'innocence et du secret d'instruction auquel est soumise la commission des conflits», a précisé l'intéressé dans un communiqué adressé, hier, à notre rédaction. Pour toutes ces raisons, Mohand Akli Aoudj a décidé de rendre publique sa démission et d'apporter un éclairage aux militants du RCD, aux citoyens qui l'ont élu et à l'opinion publique sur les véritables raisons «du lynchage dont il a fait l'objet». «Il existe un parti pris dans ma suspension» «De quoi je suis accusé ?» se demande le militant du RCD, avant d'affirmer : «Si œuvrer auprès de l'administration en ma qualité d'élu à l'APW en proposant des plans et des visions de développement et d'aménagement du territoire de la wilaya est considéré comme une compromission, alors, dans ce cas, tous les élus devraient être assimilés à des «harkis de l'administration». A ce que je sache, l'administration de ma wilaya n'est pas une administration coloniale». «De quels rappels à l'ordre verbaux s'agit-il ?», a ajouté l'élu du parti de Saïd Sadi. «J'ai, en effet, été instruit verbalement pour ne plus jamais interpeller en session de l'APW l'administration wilayale au sujet de l'annulation de l'attribution de terrain de 25 ha (ex-terrain d'aviation de Fréha) dont a bénéficié un industriel depuis 1991 pour la réalisation d'une usine de verre qui n'a jamais vu le jour. Ce terrain inexploité depuis 20 ans aurait pu servir pour l'implantation d'un nouveau pôle universitaire ou d'un grand complexe sportif.» «Les véritables raisons de ma suspension sont ailleurs» Il a soutenu qu'on lui reprochait d'être l'auteur «et le maître d'œuvre du plan de décongestion et de modernisation de la ville de Tizi Ouzou, qui consiste en la mise en place du nouveau schéma de transport, permettant la délocalisation des gares et stations urbaines de fortune vers la périphérie de la ville, à la concrétisation de l'aménagement des nouveaux pôles urbains à Oued Falli et du pôle d'excellence, à la lutte contre la prolifération du commerce informel et l'occupation illicite des trottoirs au niveau du chef-lieu de la wilaya, qui a terni l'image de la ville, et à l'organisation des journées de volontariat, opération ville propre, à travers la wilaya avec la participation des collectivités locales, institutions, entreprises, associations de quartiers et citoyens». «Les véritables raisons de ma suspension sont à trouver ailleurs», a estimé M. Aoudj, puisqu'«il est vrai que je n'ai cessé de dénoncer à l'intérieur des structures du RCD les dysfonctionnements et les déclarations publiques du Bureau régional en opposition totale avec les positions des élus de l'APW… Il est vrai aussi que j'ai refusé de cautionner tout en dénonçant la fraude électorale lors des primaires organisées par le RCD à Tizi Ouzou pour l'intronisation de M. Ikarbane comme membre du Conseil de la Nation».