Au jeu des alliances, le FLN part favori. Une effervescence a gagné les deux principales formations en lice pour le poste de sénateur, le RCD et le FLN, en l'absence du FFS qui s'est prononcé pour un boycott par la voix de son premier secrétaire. Pourtant, le Front des forces socialistes aurait pu avoir de fortes chances s'il prenait part à ces joutes, compte tenu de sa représentativité à l'échelle de la wilaya. Le FFS compte pas moins de 192 élus aux Assemblées populaires communales et à l'Assemblée de wilaya. Même si officiellement le FFS n'a pas rendu publique la démarche à adopter par rapport aux sénatoriales, il n'en demeure pas moins que les insinuations du n°2 de cette formation illustrent parfaitement quelle option sera choisie. Le parti d'Aït Ahmed semble donner la priorité à la restructuration de ses sections. Ce n'est pas la première fois que le FFS ne participe pas aux sénatoriales. C'est le parti RCD, son rival direct, qui a, jusque-là, tiré profit de ce boycott. A chaque fois que le FFS boycotte cette élection, le RCD a pu arracher, haut la main, le poste de sénateur de la wilaya de Tizi Ouzou. A quelques semaines du vote, le Rassemblement pour la culture et la démocratie n'a pas encore arrêté le nom de son candidat. Logiquement, c'est Mohand Ikharbane, président de l'Assemblée populaire de wilaya, qui sera choisi. Mais si le RCD opte pour ce dernier, il y a un risque probable que le RCD perde la présidence de l'APW. En cas d'élection de Mohand lkharbane comme sénateur, un autre président devrait être élu à l'APW. Et il ne serait pas évident que ce soit au RCD que reviendrait la présidence, surtout en sachant qu'aucune majorité ne peut être dégagée à l'APW, sans le jeu des alliances entre les partis qui y siègent, à savoir le FFS, le RCD, le FLN et le RND. C'est pourquoi une deuxième alternative se présente au RCD en la personne d'un deuxième candidat, en l'occurrence Mohand Akli Aoudj, membre de l'APW et président de l'Observatoire pour le développement économique et social. Le nom de ce dernier n'est pas rendu public officiellement, mais il circule dans l'entourage du parti. Le RCD est fort de 200 élus dans la wilaya de Tizi Ouzou. En l'absence d'alliance, le RCD ne peut arracher le poste de sénateur. Dans le cas contraire, le FLN partira favori, surtout s'il parvient à un mariage de raison avec le RND. Lors des dernières sénatoriales le RND a faussé la route au FLN. Contre toute attente, le RND s'était allié au RCD. Grâce à cette union éphémère mais efficace, le RCD a pu sortir vainqueur de cette élection. Ce scénario va-t-il se renouveler? Rien n'est moins sûr. Surtout quand on voit l'engouement avec lequel est appréhendée cette élection dans les rangs du Front de libération nationale. Au FLN, le branle-bas de combat a commencé depuis plus d'un mois. Pétitions, communiqués de presse et autres moyens sont mis à profit pour exercer une pression sur le choix du futur candidat. Mais Saïd Lakhdari, président du bureau de wilaya, est catégorique. Le représentant du FLN aux sénatoriales ne sera pas désigné, mais il sera élu démocratiquement lors des élections primaires qui seront organisées bientôt. Le FLN compte en son sein 149 élus. Il est évident que sans alliance, le parti n'a pas de grandes chances mais au vu de l'excitation que vit le parti, il est fort probable que des promesses d'alliance ont pu être déjà arrachées, pas forcément avec des partis, mais même individuellement, notamment avec des élus indépendants et des élus des autres partis. Quant au RND, aucune information n'a filtré à ce sujet.