L'imam radical américano-yéménite Anwar al-Aulaqi, lié à Al-Qaïda et recherché par les Etats-Unis, a été tué, a annoncé hier le ministère yéménite de la Défense. «Le dirigeant terroriste d'Al-Qaïda Anwar al-Aulaqi a été tué avec des membres de cette organisation qui se trouvaient avec lui», a indiqué un porte-parole du ministère, cité par la télévision d'Etat. Le ministère n'a pas précisé les circonstances de la mort d'Anwar Al-Aulaqi mais des sources tribales ont précisé qu'il a péri dans un raid aérien lancé, tôt hier, contre deux véhicules circulant entre Maarib à l'est de Sanaa et Jouf, province désertique limitrophe de l'Arabie saoudite. Anwar Al-Aulaqi avait échappé à un raid américain au Yémen début mai, quelques jours après l'élimination au Pakistan du chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden, avaient annoncé à l'époque un responsable yéménite et un membre de sa tribu. Cette mort est survenue, alors que de violents combats ont opposé jeudi partisans et adversaires du régime à Sanaa, faisant deux morts et marquant un regain de tension dans la capitale yéménite après une période d'accalmie. Des accrochages à l'arme automatique se sont produits toute la matinée dans les quartiers du nord de Sanaa où s'étaient barricadés des forces de la Garde républicaine, corps d'élite de l'armée, et des soldats d'un général dissident rallié à la contestation du président Ali Abdallah Saleh. La Garde républicaine est dirigée par le fils aîné du président contesté et le général dissident Ali Mohsen al-Ahmar est à la tête de la première division blindée. L'intensité des combats a dissuadé des dizaines de milliers de manifestants, partis de la place du Changement, épicentre de la contestation, de poursuivre leur marche jusqu'à la rue Hedda dans le sud de la capitale où se trouve notamment la résidence du président. Dans une interview au Time et au Washington Post, le président yéménite a affirmé jeudi qu'il ne quittera pas le pouvoir si ses anciens alliés devenus ses opposants sont autorisés à participer à des élections, estimant que cela mènerait à une guerre civile. D'autres combats ont eu lieu entre forces pro-Saleh, déployées autour du ministère de l'Intérieur, et des combattants armés de l'influent chef tribal cheikh Sadek Al-Ahmar dans le quartier quartier Al-Hassaba (nord). Deux combattants tribaux ont été tués et cinq blessés. En outre, un obus est tombé dans l'enceinte d'un institut relevant du Congrès populaire général (CPG), le parti au pouvoir, dans le centre de Sanaa, faisant deux blessés, selon des sources de sécurité.