La procédure entamée par le président Mahmoud Abbas à l'ONU suit son chemin. Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé, hier, à l'unanimité de transférer la candidature d'adhésion palestinienne au Comité des adhésions du Conseil. Hier, le président en exercice du Conseil de sécurité, l'ambassadeur libanais à l'ONU Nawaf Salam, a lu une brève déclaration sur le dépôt de la candidature palestinienne. Aucune objection n'ayant été manifestée par les quinze pays membres du Conseil, le président a validé le transfert et annoncé une réunion prochaine du Comité. Le Conseil de sécurité avait tenu lundi dernier ses premières consultations après le dépôt historique vendredi d'une demande d'adhésion d'un Etat de Palestine aux Nations unies par le président palestinien Mahmoud Abbas. Les Etats-Unis, alliés incontestables d'Israël, ont déjà annoncé qu'ils mettraient leur veto au Conseil de sécurité pour bloquer la demande légitime des Palestiniens. L'ambassadeur israélien à l'ONU a déclaré que la Palestine ne «deviendra pas le 194e Etat à l'ONU» et appelé les Palestiniens au retour aux négociations directes. Des négociations qui durent depuis une vingtaine d'années sans résultat sinon la poursuite de la colonisation. Optimiste, l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyadh Mansour, a souligné que la demande d'adhésion palestinienne «avançait pas à pas», espérant que l'examen de la candidature au Conseil de sécurité «ne prendra pas trop de temps» avant de recevoir une réponse favorable. La réunion du Comité des adhésions de vendredi se tiendra au niveau des ambassadeurs des quinze pays membres. Cependant, les tractations au Conseil de sécurité risquent de durer des semaines. Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil. Ce minimum est requis pour que la demande fasse l'objet d'une «recommandation» du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU. La procédure est un passage obligé pour que l'Assemblée générale se prononce par un vote à son tour. Une situation qui pousserait les Etats-Unis à opposer leur veto pour qu'une «recommandation» positive ne verra jamais le jour. Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, se sont engagés à approuver la demande palestinienne. Il s'agit de la Chine, de la Russie, du Brésil, de l'Inde, du Liban et de l'Afrique du Sud. D'autres membres n'ayant pas révélé leurs positions telles que la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal suscitent toujours des spéculations. La direction palestinienne a fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user d'une autre option. Celle d'un vote direct à l'Assemblée générale - où une majorité leur est acquise- pouvant leur accorder un statut amélioré «d'Etat observateur». M. B.