Une filière professionnelle, composée de quatre faussaires, dont deux informaticiens et deux commerçants, a été démantelée le 26 septembre dernier par la section de recherches de la Gendarmerie nationale d'Alger, dans le cadre d'une vaste enquête qui a permis de localiser 70 millions de centimes en faux billets. En effet, L.A., L.Y., O. et G., quatre faussaires professionnels, ont constitué leur propre filière spécialisée dans le trafic de faux billets, tout en activant à travers plusieurs villes du pays, notamment à Alger, Sétif, El Eulma et M'sila. C'est dans ces villes du centre et de l'est du pays que plusieurs millions de centimes ont été écoulés au marché noir. Pis, les faux billets fabriqués par ce réseau sont difficiles à détecter, d'autant qu'ils ont été fabriqués au moyen d'une technique de pointe. D'ailleurs, les moyens utilisés par cette bande reflètent très bien le mode très pointu emprunté par ces quatre personnes. En effet, les quatre faussaires se sont dotés de matériels haut de gamme, notamment des PC dernier cri, deux scanners de marque Compact, une imprimante de marque HP, et du papier presque identique à celui utilisé par la Banque d'Algérie. Pis, même les machines de détection de faux billets sont inaptes à localiser ces fausses coupures, fabriquées selon une technique sophistiquée jamais utilisée par d'autres réseaux de trafic de faux billets, selon le colonel de la section de Gendarmerie nationale d'Alger. Ce dernier explique encore : «Si vous prenez n'importe quelle fausse coupure et que vous la mettez avec l'original, vous trouverez beaucoup de difficultés pour distinguer la fausse de la vraie, mais fort heureusement, au bout de quelques jours, nous avons pu identifier une somme de 70 millions de centimes en fausses coupures fabriquées par ces faussaires, mais cela dit, il reste encore, selon bien sûr nos informations, d'autres quantités circulant à El Eulma et Sétif. Toutefois, nous possédons les numéros de ces faux billets et nous allons pousser encore notre enquête pour les trouver». En effet, les quatre membres de ce réseau ont tiré de chaque faux billet six autres portant le même numéro d'immatriculation. Avec cette technique nouvelle, les enquêteurs ont pu localiser plusieurs faux billets qui portent ainsi le même numéro. En effet, cet effort fait par les gendarmes avait commencé, le 20 septembre dernier, lorsqu'un membre appartenant à ce réseau avait été interpellé suite à des renseignements parvenus à la section d'Alger. L'homme sera arrêté à Aïn Taya, à bord de son véhicule de marque Toyota Ico, dans lequel 30 millions de centimes en fausses coupures ont été découverts cachés dans ses vêtements, sous forme de ceinture entourée de plusieurs millions en faux billets. Conduit à la brigade, le nommé O., mécanicien de métier, a fini par avouer son acte, tout en indiquant les noms de ses acolytes qui, eux, agissent dans l'est du pays, notamment dans les wilayas de Sétif, El Eulma et M'sila. Ce faussaire résidant à Alger avait pour mission de réceptionner les dizaines de millions de centimes fabriqués dans un appartement à Sétif, et dont le propriétaire est nommé L.A. suite à ses aveux, les gendarmes se sont déplacés vers Sétif le 28 septembre passé pour procéder à l'arrestation des autres membres de ce réseau, tout en obtenant le feu vert du procureur de la République d'Alger, dans le cadre de l'extension de l'expertise. A Sétif, trois autres membres de ce réseau seront interpellés par les gendarmes après la découverte d'une seconde somme estimée à 40 millions de centimes en faux billets, et que l'Institut national des empreintes criminelles de la Gendarmerie nationale de Bouchaoui, à Alger, a pu identifier. Il s'agit des nommés, L.A., L.Y. et G. Ces trois têtes de réseau étaient chargées de fabriquer des faux billets en grande quantité : le premier, L.A., était chargé de fabriquer des faux billets de 1000 DA, le second, L.Y., de 500 DA et le dernier, G., qui habite à M'sila, se devait de réceptionner les faux billets pour les écouler au marché noir. Après trois perquisitions faites dans les demeures des trois membres impliqués dans ce réseau, les gendarmes ont pu découvrir plusieurs matériels de dernière génération employés par cette bande. Ils ont été présentés devant le procureur de la République, lequel a ordonné la mise en détention des trois membres de ce réseau, et le placement sous contrôle judiciaire du quatrième.