L'année dernière, les services de la gendarmerie nationale et ceux des services de la Sûreté nationale ont démantelé pas moins de 6 réseaux de trafiquants de faux billets. Le dernier réseau en date à été neutralisé à Khemis El-Khechna dans la commune de Ouled Hedadj. Au terme des perquisitions, 150 millions de centimes en coupures de 200 et 1.000 DA ont été saisies. Les quatre individus de ce réseau, résidant à Hammadi, Larbâa, Sidi Moussa et Khemis El-Khechna, étaient en possession de fausse monnaie étrangère. Les services de sécurité ont procédé également à la saisie d'une importante somme en dinars libyens et en dirhams marocains. Les coupures étaient imprimées sur une seule face. A Hussein-Dey, il y a environ six mois, un autre réseau, composé de 11 éléments, a été mis hors d'état de nuire et une importante somme a été récupérée par les services de police. Au cours du mois de février, les services de la sûreté de la wilaya de Batna ont arrêté une personne en possession de 243.000 DA en fausses coupures. Son complice a réussi à prendre la fuite et est activement recherché par les différents ser- vices de sécurité. Au terme des démantèlements des réseaux, environ une vingtaine de personnes ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt et ce, après de judicieuses et minutieuses investigations menées à la fois par les éléments de la Gendarmerie nationale et les services de police. Il faut dire que quotidiennement des faux billets de 200, 500 et 1.000 DA sont signalés ça et là à travers le territoire national. Ces faits sont révélateurs d'un important trafic dont une partie seulement est apparente. A ce sujet pas moins de 500 affaires ont été traitées par la justice, suite aux investigations des services de sécurité. La fabrication de fausse monnaie semble être devenue un créneau juteux pour les malfaiteurs opérant à travers le territoire national. Les procédés utilisés dans tous les réseaux démantelés sont presque identiques, à savoir un micro-ordinateur, du papier, un scanner et une imprimante couleur. Tout ce matériel, utilisé par un bon informaticien, donne des résultats surprenants. Devant la menace d'atteinte à l'économie nationale que représente ce trafic, les services de la Gendarmerie nationale et ceux de la police scientifique ont établi un guide pour les brigades spécialisées dans la détection des faux billets. Les indications portées sur ce manuel permettent aux investigateurs de déceler les faux billets en un tour de main. Une simple application d'un produit spécifique sur le billet soupçonné fait virer les couleurs lesquelles permettent de distinguer, d'une manière infaillible, le vrai billet du faux. S'appuyant sur les indications du manuel, les agents spécialisés ont saisi des sommes faramineuses devant être écoulées en Algérie et dans les pays frontaliers, voire d'outre-mer. A Oran, Constantine et dans d'autres régions des réseaux se sont constitués, mais ont été très vite démantelés. Parfois, les faussaires bénéficient de complicités aux frontières qui leur permettent de faire passer les billets. Enfin, on croit savoir, selon un informateur, qu'un réseau serait en train de sévir dans la région de Annaba et dont les billets sont écoulés en Tunisie et dans les villes limitrophes. Notre informateur nous parle d'un réseau de 3 personnes d'origine marocaine. Quoique non confirmées, ces informations ont une autre connotation qui nous pousse à croire que ce trafic cacherait d'autres desseins dont «seuls les ser- vices du royaume chérifien connaîtraient les objectifs». Il y a lieu de dire que ce phénomène est sérieusement pris en charge par les services de sécurité qui déploient tous les moyens humains et matériels pour éradiquer cette menace permanente sur notre économie.