S'exprimant en langue française – en réponse au projet de loi qui impose aux politiques de parler en arabe – dans un point de presse organisé hier à l'hôtel Lala Khadidja par le bureau régional de Tizi Ouzou du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) le député Nordine Aït Hamouda a axé son intervention sur la polémique qui a marqué l'actualité régionale entre le président de la JSK Mohand Chérif Hannachi et le parti de Saïd Sadi. D'ailleurs, il n'y est pas allé par quatre chemins pour le préciser dans sa déclaration remise à la presse. «Aujourd'hui, je m'adresse à vous pour démasquer un homme sans foi ni loi», a-t-il déclaré. Le conférencier a également abordé la vision du RCD sur l'actualité du pays. En réponse aux interrogations des journalistes sur les questions de l'heure, dans le contexte du vent des révolutions qui soufflent sur les pays arabes, Aït Hamouda a laissé entendre que le changement arrivera tôt ou tard en Algérie. «Le changement est inéluctable», a insisté le député du RCD. Selon lui, il existe deux manières de l'introduire. La voie pacifique et celle de la violence. «Le changement par la voie pacifique ne peut avoir lieu que si les gens du pouvoir comprennent et reconnaissent leurs échecs sur tous les plans, sinon, avertit-il, c'est par voie de la violence qu'il surviendra». Aït Hamouda ne cache pas, pour autant, ses appréhensions que la violence soit l'unique voie vers le changement, quand il dira : «à mon avis, la voie de la violence est la plus proche». Pourquoi ? La réponse du vice-président de l'APN est que «les vrais décideurs sont incapables d'accepter les réformes. Ils veulent la paix à condition que le pouvoir reste entre leurs mains. Aux traitres de tous bords, nous disons : faites vite, les changements arrivent !» écrit le fils du colonel Amirouche. S'agissant des derniers rebondissements de la crise libyenne, tout en reliant avec la série de consultations politiques pour les réformes en Algérie, paradoxalement, le représentant du RCD se penche sur l'intervention étrangère. «Les pressions internationales existent sur l'Algérie, et les quelques réformettes qui sont en train d'être introduites n'auraient pas eu lieu sans l'intervention de la communauté internationale», dit-il, avant d'ajouter : «j'espère seulement que ce ne sera pas à l'OTAN d'accomplir cette mission, car nous sommes capables de nous défendre seuls contre le système». Au sujet de l'insécurité qui plane sur la Kabylie, Nordine Aït Hamouda s'en prend aux services de sécurité et à l'ANP, les accusant d'être à l'origine de la situation. «À la dégradation de la situation sécuritaire, s'ajoute ce plan diabolique minutieusement orchestré et mis en application par des sous- traitants locaux à la solde du DRS», écrit-il. Et de s'interroger : «Comment se fait-il que les bavures n'existent qu'en Kabylie, pas ailleurs ?» Pour le conférencier, dans les pays développés, des bavures militaires à l'instar de celles d'Azazga et de Fréha sont automatiquement suivies de la démission des ministres de la défense et les chefs d'état-major. «Ce qui n'est malheureusement pas le cas chez nous !» déplore-t-il encore. «Nous dénonçons aujourd'hui l'ANP comme nous avons dénoncé auparavant les gendarmes qui tuaient les jeunes et le GIA qui tuait les citoyens», insiste Aït Hamouda. RCD-Hannachi : c'est la guerre ! Avant de s'étaler sur les questions d'actualité, le député du RCD s'en est violement pris au président de la JSK. Pour lui, Hannachi «ne vaut rien mais ses méfaits sont énormes puisqu'il a été chargé de souiller un des symboles de notre région». Aux insultes du président kabyle dernièrement, Aït Hamouda répondra que «le RCD ne se laissera plus jamais traiter de telle façon. Ce n'est pas étrange qu'il emprunte un autre discours sans proférer des insultes. C'est de ses habitudes ! Lorsque le niveau est très haut, il y aura des gens qui répondront». La JSK, explique le même orateur, est plus qu'un club sportif, mais Hannachi en a fait une propriété privée, à gérer comme il le veut. Aux attaques du président de la JSK contre le P/APW de Tizi Ouzou, Aït Hamouda dira que «c'est lui le menteur». Et d'enchaîner : «il a été envoyé à Berbère télévision pour nous insulter». Hannachi qui est selon l'élu du RCD «l'étalon de la bêtise et de l'ignorance» est devenu le clown de toutes les rédactions sportives». «Lui qui doit sa petite renommée aux nombreux groupes de délinquants qui l'entourent contrairement au P/APW élu démocratiquement là où il n'y a pas de fraude», ajoute l'interlocuteur.