Les débats sur le projet de la loi organique relative au régime électoral se sont poursuivis, hier, dans la même ambiance de discorde et d'interrogations sur nombres d'articles, notamment 67 et 93, alors que beaucoup d'intervenants ont également critiqué la démarche des pouvoirs publics dans le processus des réformes en cours. Si les députés du RND, «bien disciplinés», soutiennent totalement les réformes à l'instar d'Omar Alilat, qui rappelle que «le RND qui fait partie de la majorité soutient toutes les décisions du président», il n'en est pas de même pour les députés de l'opposition qui affichent leurs craintes quant à la volonté de l'Etat de consacrer des réformes réelles. «Sommes-nous dans un processus de réformes politiques ou dans une opération de prolongement du système qui a échoué et qui, 50 ans après l'Indépendance, continue de faire participer le peuple à la décision politique», s'est interrogé le député Ali Brahimi, qui ne croit pas que les dispositions de la loi soient réellement appliquées. «L'Algérie souffre de régime a-juridique qui fonctionne sur un modèle a-juridique. Les dirigeants fonctionnent sur une dimension parallèle au droit et à leur peuple», note-t-il, non sans faire remarquer que l'intervention des juges dans le processus électoral n'assurera pas la transparence des élections. De son côté, le député d'Ennahda, M'hamed Hadibi s'interroge : «Est-ce que l'ensemble des lois assureront réellement les réformes voulues par le peuple algérien ?» Pour ce député, «il y a plusieurs contradictions entre le communiqué du Conseil des ministres et les idées qui y sont développées, et les textes de loi comme celui qu'on débat aujourd'hui». Il est clair selon lui que la stratégie des pouvoirs publics «est erronée». Il relèvera dans la foulée la volonté du pouvoir de ne pas aller vers des réformes réelles, profondes et démocratiques», car «il n'y a pas homogénéité entre le discours du président du 16 avril et le présent projet de loi». Le député d'Ennahda endosse la responsabilité en cas d'échec des réformes au pouvoir «qui suit une stratégie erronée» et aux partis de l'alliance présidentielle. D'autres intervenants, notamment ceux du RND et du FLN, ont mis l'accent sur «la consécration de la transparence à travers ce texte» et n'ont pas omis d'appuyer l'ensemble de ses dispositions. Mohamed Seghir Kara, une des figures de proue des redresseurs du FLN, a estimé dans ce sens que la supervision des élections par le juge est d'une importance capitale pour assurer leur transparence. Sur l'article 93 qui stipule que tout membre du gouvernement qui se représente aux élections doit démissionner 3 mois avant, il approuvera la disposition, contrairement au FLN qui veut carrément la supprimer. A propos de l'article 83 relatif à la désignation du P/APC, il dira : «Cet article vient corriger une erreur du code communal.» Les débats se sont poursuivis dans l'après-midi d'hier. La séance d'aujourd'hui sera consacrée aux débats sur le projet de loi organique fixant les cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire.