Le débat va être houleux à l'Assemblée populaire nationale (APN) à l'occasion de la tenue de la séance de débat consacrée à la loi électorale, projet inscrit dans le cadre des réformes politiques engagées par le chef de l'Etat. L'enjeu n'est pas fini puisqu'il est question de l'organisation du processus électoral en Algérie, de façon à introduire des critères qui lui permettent d'être plus crédible et transparent. Ce projet de loi, déjà examiné par la commission des affaires juridiques, commence à soulever des réactions de la part des partis politiques et des députés. On assistera d'ailleurs à un nombre important d'intervenants qui vont exposer leurs points de vue sur la loi et argumenter les propositions qu'ils vont formuler en guise de modifications d'un certain nombre d'articles de cette loi. Tous les yeux sont braqués sur l'article 93 de cette loi, selon laquelle les ministres souhaitant être candidats aux élections législatives doivent présenter leur démission trois mois avant la date du scrutin. La majorité des formations politiques ont opté pour le maintien de cet article, excepté les partis de l'Alliance présidentielle dont la position n'est pas encore unanime. Ainsi, le FLN compte demander l'abrogation de l'article, le RND envisage de demander son maintien et le MSP n'a pas encore définitivement tranché la question. Les jeux de coulisse ont bel et bien commencé pour apporter les modifications souhaitées sur les autres articles. Il est question notamment de l'article sur le nomadisme politique où la loi prévoit l'annulation de la qualité d'élu à tous ceux qui changent de formation politique pendant la période de législature. La commission juridique aurait déjà abrogé l'article en question. Une situation fortement dénoncée par certaines formations politiques qui risquent de remettre en cause les réformes politiques dans leur globalité. «L'article en question a été abrogé dans le rapport préliminaire de la commission après de fortes pressions exercées par le FLN. Les députés du RND, du PT, du MSP et de Nahda ont voté pour le maintien de cet article, mais le FLN s'est opposé et de la manière la plus farouche», a affirmé Ramdane Tazibt, député du Parti des travailleurs. «Nous craignons que l'APN transforme les réformes en contre-réformes», a t-il ajouté, estimant que l'objectif attendu de ces changements est de décrocher plus de liberté et faire une séparation catégorique entre l'argent et la politique. Entre autres arguments avancés par les défenseurs de l'abrogation de cet article, c'est qu'il est anticonstitutionnel et ne garantit pas la véritable démocratie. Il est question également de la commission de surveillance des élections. Le projet de loi élaboré par le département de Dahou Ould Kablia propose la mise en place d'une commission de supervision des élections qui soit composée par des magistrats. Les formations politiques comptent défendre cet article et l'appuyer par la nécessité de limiter le nombre de commissions chargées de surveiller le processus électoral.