Les trois films algériens dans la catégorie documentaire ont fait leur entrée en lice à l'occasion des 2e et 3e journées du 5e festival «Issni N'ourgh» international du film amazigh (Finfa) qui se déroule à Agadir. Pour la journée de vendredi, après la projection hors compétition de trois films du cinéma péruvien, invité d'honneur de la manifestation, la compétition officielle a été entamée dans la soirée. Le réalisateur algérien Farid Cherfaoui, qui participe avec son film documentaire Les bergers du Djurdjura a créé le débat. Les invités, hommes de culture, autres réalisateurs et comédiens présents dans la salle des spectacles de la chambre de commerce d'Agadir, ont beaucoup apprécié surtout l'idée du réalisateur. Ce dernier est allé dans son œuvre à la rencontre des «imeksawen» (les bergers), dans une région d'Ath Bouadou (daïra des Ouadhias). Il raconte par l'image le parcours des bergers kabyles qui utilisent des chevaux afin de résister au relief accidenté des collines et montagnes de la région. Contrairement aux films qui ont procédé la projection de «Les bergers du Djurdjura», plusieurs personnes ont pris la parole, pour tantôt remercier farid, tantôt pour critiquer l'œuvre. Cependant, le cinéaste a su comment expliquer et surtout défendre son sujet. Selon lui «le premier objectif du film en dehors du cadre cinématographique est de ressusciter la destination Algérie, notamment la Kabylie en tourisme». C'est pourquoi, ajoute-t-il, «plusieurs plans de la nature qui exhibent la richesse et les potentialité du pays à être visité par des touristes ont été inclus intentionnellement dans le film». Côté technique et financier, le réalisateur nous dira que le «film a été réalisé avec peu de moyens, c'est pourquoi des insuffisances sont visibles. Mais ce qui est essentiel est déjà cet engouement et ce débat que le film a suscités dans une capitale étrangère». Il faut dire que Cherfaoui (29 ans), originaire de Maâtkas dans la wilaya de Tizi Ouzou, promet un avenir meilleur, pour peu que les encouragements et l'aide lui soient accordés. Technicien supérieur en audiovisuel spécialité image depuis 2008, après trois années d'études à l'institut national de l'audiovisuel d'Alger, Cherfaoui a réalisé en octobre 2010 Les bergers du Djurdjura, avec lequel il participa au festival du film amazigh à Azeffoun. Il remporte haut le prix spécial du jury à la compétition panorama. Par ailleurs, «Murmure des cimes» de Ameur Chergui a été aussi projeté dans la même catégorie de films documentaires. Hier, c'était au tour du réalisateur Hacine Djamel Aït Iften de faire son entrée. Ce dernier participe avec son film documentaire «Ahmed Ould Kadi, un roi kabyle». En attendant la suite des projections, il semblerait déjà que le jeune marocain Yuba Ouberka, réalisateur du court-métrage «Irafan» (La soif), est pressenti pour arracher le grand prix national de la culture amazighe accordé par l'Institut royal de da culture amazighe, d'une valeur de 50 000 dirhams. Son film raconte le rite «Anzar» que les amazighs pratiquent en temps de sécheresse. Une œuvre artistique très applaudie par le nombreux public venu spécialement voir El Barkaoui, comme le surnomment les Agadiris. Les jurys quant à eux, même s'ils ne l'ont pas clairement exprimé, semblent avoir donné du crédit au film de Yuba. Cependant, la compétition se poursuit et d'autres courts-métrages ou films documentaires qui seront projetés aujourd'hui risquent de chambouler les calculs du réalisateur marocain, qui demeure «modeste, mais confiant», comme il nous l'a expliqué. Pour rappel, c'est aujourd'hui que le festival prend fin, avec la projection de cinq courts-métrages et quatre films documentaires. Une table ronde sera aussi animée autour du film amazigh, avant la cérémonie de clôture prévue ce soir à 21 h.