La 5e édition du Festival Issni N'Ourgh international du film amazigh (Finfa), organisé par l'association Issni N'Ourgh en partenariat avec l'Institut royal de la culture amazighe (Ircam), le conseil municipal de la ville d'Agadir, et en collaboration avec le Commissariat du Festival du film oriental de Genève, s'est ouverte jeudi dernier à Agadir, une ville côtière à environ 600 km au sud-ouest de la capitale marocaine Rabat. A l'occasion de cette édition, une vingtaine de films, onze courts métrages et huit films documentaires, dont trois algériens, disputeront le grand prix national de la culture amazighe accordé par l'Institut royal de la culture amazighe d'une valeur de 50 000 DHS. L'édition de cette année a choisi, faut-il le signaler, comme slogan «Hommage à la Libye Akal Negh». S'agissant du programme, les organisateurs ont prévu en plus des projections plusieurs expositions, mais aussi trois ateliers, à savoir reportage, initiation et réalisation, ainsi que celui de la photographie. Ces dernières sont animées par d'éminents artistes. Dans son allocution d'ouverture, Rachid Bouksim, directeur du festival, a estimé que cette édition se veut «une autre occasion d'étendre les ponts de la réconciliation avec soi-même et dénoncer toute forme d'extrémisme». Plusieurs invités se sont succédé au micro, avant la projection des deux films de la soirée d'ouverture. Le court métrage Le temps des miracles, du réalisateur marocain Chkiri Lahoucine, et du film documentaire Urtarimanta, du réalisateur péruvien, Cesar Galindo, invité d'honneur de cette cinquième édition.La particularité du festival de cette année est qu'elle s'adapte aux questions d'actualité. Elle coïncide avec le vent des révolutions qui souffle sur nombre de pays arabes. «Cette édition s'impose dans un contexte de mutations qui brasillent dans le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord», explique Rachid Bouksim. Le président d'honneur du festival, grand homme de culture au Maroc Hassan Aourid, ne manquera pas, dans un discours sonore adressé aux présents, de rappeler les combats menés par les Mammeri, Matoub et autres. Un grand hommage est aussi rendu par les organisateurs du Finfa au peuple libyen. Deux représentants, brandissant le drapeau de la Libye, ont été chaleureusement applaudis par le nombreux public que la salle de la Chambre de commerce n'a pu contenir. «Une chaîne de télévision en langue amazigh est en cours de création», explique l'un des représentants libyens. Pour ce qui est de la participation algérienne, elle est représentée par trois films documentaires. Il s'agit de Ahmed Oul Kadi, un roi kabyle, de Hacine Djamel Aït Iften, Les bergers du Djurdjura, du jeune réalisateur Farid Cherfaoui, ainsi que Les murmures des cimes, d'Ameur Chergui. Belkacem Hadjadj honoré Le cinéma algérien, notamment amazigh, à travers ses différentes œuvres visant la promotion de la langue de Massinissa, a été aussi à l'honneur. Belkacem Hadjadj a eu droit à un hommage en récompense de ses œuvres. Le réalisateur de La colline oubliée et du fameux El Manara, dira dans son intervention que «l'ouverture de la culture amazigh est liée à un moment donnée de l'ouverture politique dans ces pays». Aujourd'hui, dit-il, nous pouvons êtres fiers des acquis réalisés, même si le chemin est encore long. Hadjadj espère enfin voir prochainement le cinéma libyen s'exprimer en Tamazight. Le comédien algérien Fawzi Saïchi, connu sous le nom «Rmimez» a été aussi invité par le Finfa Le cinéma amazigh algérien a fait son entrée dès hier vendredi. Les bergers du Djurdjura, de Farid Cherfaoui, un film documentaire, a été projeté, au même titre que celui de Ameur Chergui, Murmures des cimes. D'autres films étaient à l'affiche. Il s'agit, entre autres, de Tiziri d'Abdallah Idirgui, Irafan de Yuba Ouberka en court métrage. Enfin, selon Rachid Bouksim, d'autres prix sont également prévus. Il s'agit du prix Issni N'Ourgh du film documentaire, d'une valeur de 15 000 DHS, du prix de la critique (5000 DHS). Ce dernier est consacré, ajoute notre interlocuteur, aux critiques d'art cinématographique, aux journalistes ainsi qu'aux connaisseurs du septième art. De notre envoyé spécial