La souffrance des cancéreux au niveau national est la même, mais depuis la fermeture du centre pierre et marie curie d'Alger, la tension augmente au niveau des centres ouverts. On apprend que les malades d'Alger ont été orientés vers le centre de Blida bien que ce dernier soit saturé ; les plus chanceux d'entre eux seront orientés vers l'hôpital militaire de Aïn Naâdja dans le cadre d'une convention signée dernièrement. Le Dr Bougherara wahid, du service de radiothérapie du CAC de Constantine, a précisé que «sur 40 000 nouveaux cas de cancer enregistrés chaque année en Algérie, 28 000, soit 70%, nécessitent un traitement par radiothérapie, et sur ces 28 000, seuls 10 000 à 8 000, soit 35%, sont traités, le reste livré à la nature». Selon les médecins du service, le planning rempli des rendez-vous des malades actuellement sous traitement est surchargé. Chaque mois, le service accueille près de 1500 nouveaux malades. «Nous avons énormément de malades sur liste d'attente et nous ne pouvons pas prendre en charge d'autres malades», signale-t-on. Le service de radiothérapie du CHU de Constantine est doté initialement de trois appareils à cobalt dont l'un n'est plus fonctionnel et l'acquisition du nouveau matériel se heurte à des problèmes purement bureaucratique, selon le Dr Bougherara Wahid qui précise que son service traite 180 malades par jour et qu'il faut en moyenne 6 mois pour donner un rendez-vous. Il est à préciser que le CAC est opérationnel depuis 1989 et fait face à d'énormes difficultés en matière de prise en charge et d'équipement. Ayant une capacité initiale de traitement de 300 malades, il s'occupe en réalité de plus 4000 malades issus des 17 wilayas de l'Est par mois, sans disposer pour autant des moyens humains et matériels nécessaires et suffisants pour gérer ce «surplus». Aux problèmes de maintenance s'ajoutent les ruptures de stock de médicaments et de réactifs, cycliques dans le secteur depuis 20 ans. A Alger, un produit traitant le cancer du sein est touché par la pénurie depuis plus d'une année. Un centre attendu depuis trois ans Pour ce qui est du centre anti-cancer tant attendu en construction depuis plus de trois ans conçu pour alléger le nombre incessant de patients, l'unité de soins tarde à être livrée et équipée. Le début de l'année 2010 a été donné comme dernier délai de livraison de la structure, mais encore une fois, le retard pénalise les malades. Sur un autre volet, le CAC sera doté d'un nouvel accélérateur nucléaire pour le traitement de radiothérapie. Pour cela, l'hôpital a reçu une enveloppe de 16 milliards de centimes dans le cadre de la loi de finances 2008 pour l'acquisition de cet appareil. Le marché confié une première fois à une société française a été annulé, d'autres soumissionnaires se sont présentés, mais étant donné le coût élevé de cet appareil, il devra passer par la commission nationale des marchés avant d'être octroyé, ce qui a prolongé la durée.