Le Centre de radiothérapie du centre Pierre-et-Marie-Curie (CPMC) de l'hôpital Mustapha d'Alger est à l'arrêt depuis jeudi dernier. La note d'information, signée par le professeur chef de service, est affichée au niveau de la réception. Une panne qui pénalise, grandement, les malades cancéreux qui viennent des 48 wilayas. Ils tirent la sonnette d'alarme puisque le service assure uniquement les consultations et les contrôles de certains malades programmés. Ce qui laisse présager que le calvaire des malades cancéreux risque de se poursuivre. Aussi, au manque fréquent de médicaments s'ajoute la fermeture du centre de radiothérapie. Les deux simulateurs et trois machines de radiothérapie sont à l'arrêt, selon des médecins spécialistes, rencontrés sur place. Ils précisent que ces machines non exploitées à 100% de leurs capacités sont inutilisables jusqu'au 2 novembre prochain, en attendant la réception d'un nouvel appareil. Une décision que ne partagent pas les médecins spécialistes qui expliquent : «On ne devrait pas arrêter les machines tant qu'on n'a pas encore reçu les nouvelles.» Ils ajoutent qu'il y a «un manque de centrage et de plan et que la commande dure trois mois au minimum». Une utilisation contestée par le surveillant médical pour qui «les trois machines de radiothérapie sont surexploitées». Il faut noter qu'annuellement plus de 47 000 nouvelles personnes sont atteintes du cancer dont 28 000 nécessitent des soins de radiothérapie. Or, seuls 8 000 sont pris en charge à travers le peu de structures fonctionnelles au niveau national. «L'Algérie dispose de 13 appareils de radiothérapie pour 40 000 cancéreux. Ce qui fait que la prise en charge des malades continue d'accuser de graves carences», souligne-t-on. En cas d'urgence, les souffrants sont orientés vers l'hôpital militaire d'Aïn Naâdja pour recevoir les soins nécessaires. Mais les concernés reviennent en espérant trouver une solution au niveau du CPMC, ce centre étant le plus grand et le plus ancien service de santé publique sur le territoire national, d'où la forte demande enregistrée dans ce service qui traite quotidiennement près de 180 patients. Par ailleurs, près de 10 000 cas de cancer du sein sont dépistés chaque année en Algérie, selon de récentes statistiques. «La plupart des malades décèdent pour absence ou mauvaise prise en charge et non pas parce qu'elles sont atteintes du cancer», révèlent les spécialistes rencontrés dans le service. Ils ajoutent qu'il y a un grand manque de services de radiothérapie en Algérie.