Au cœur d'une polémique en Algérie et sur les réseaux sociaux, alors qu'il vient de se prononcer en faveur d'une possible convocation en équipe de France espoirs, Faouzi Ghoulam a souhaité réagir sur les proportions inattendues qu'ont pris ses déclarations dans le quotidien régional Le Progrès. Faouzi, vous venez de vous exprimer en faveur de la sélection espoirs française. Votre choix et vos justifications ont provoqué des remous en Algérie. Le comprenez-vous ? Je ne le comprends pas. Je suis un jeune joueur et tout cela me dépasse. Je n'ai vraiment cherché à vexer personne. Maintenant, comme d'autres avant moi, et comme certains de mes coéquipiers à Saint Etienne, j'ai été présélectionné par l'équipe de France espoirs et il est normal que j'y réponde favorablement. C'est un cursus logique qui récompense mon travail en club. Avez-vous été contacté par l'Algérie et qu'avez-vous réellement répondu ? Non, je n'ai jamais été contacté par l'Algérie. Même pas un petit coup de fil de Vahid Halilhodzic ? Je n'ai jamais eu le moindre contact avec l'équipe A. Quant aux espoirs, j'ai effectivement décliné. (ndlr, le joueur a reçu une convocation pour la sélection algérienne à deux jours d'un regroupement, sans coup de fil préalable). Pourquoi ? Le calendrier des compétitions ne correspond pas à des dates Fifa et pour l'heure, tout cela est prématuré. Ma carrière internationale, je n'y pense pas pour le moment. Ce qui m'intéresse c'est de continuer ma progression. J'ai conscience que je dois encore bosser dur pour y arriver. A 20 ans, quand on débute, il s'agit d'abord d'être concentré sur ses performances et de s'imposer dans son club. On vous sent très affecté par l'emballement médiatique pris en Algérie… Oui, qu'on me laisse tranquille. Il y a eu des déclarations qui ont été interprétées. Des gens de ma famille ont été pris à partie en Algérie. Je suis fier de mes origines. Je n'ai pas besoin de le répéter. Je ne suis pas à la guerre et je n'ai pas de camp à choisir. J'ai 20 ans et je suis juste un joueur de football. Il y a trop de passion dans cette histoire. Discutez-vous cependant avec vos aînés de cette question de choix qui peut parfois se poser dans le football international pour les binationaux ? Oui, ce sont des choses qu'on peut évoquer. Je discute avec Blaise Matuidi de la sélection française ou alors avec Adlène Guedioura, qui lui évolue avec l'Algérie. Mais encore une fois, je me consacre aujourd'hui à mon club et très sincèrement, je n'ai pas envie d'être pollué par ce genre de débats. Je n'ai pas envie d'être au centre d'un faux débat, je suis qu'un sportif à qui Dieu a donné la chance de pouvoir faire le métier que j'aime.