Toute ingérence occidentale en Syrie provoquera «un tremblement de terre» qui enflammera tout le Proche-Orient, a prévenu le président syrien Bachar Al Assad dans une interview accordée hier au quotidien britannique The Sunday Telegraph. «Les pays occidentaux entendent renforcer leur pression, mais la Syrie diffère de l'Egypte, de la Tunisie et du Yémen. Son histoire et sa politique sont différentes. La Syrie constitue le centre du Proche-Orient et tout problème dans le pays enflammera la région entière. Voulez-vous voir un nouvel Afghanistan ou des dizaines d'Afghanistan ?» a posé la question rhétorique le chef de l'Etat syrien.«Si le plan est de diviser la Syrie, cela revient à diviser la région entière», a ajouté le président syrien. Selon le chef d'Etat, les forces de sécurité syriennes ont commis «beaucoup d'erreurs» au début de la contestation visant son régime mais elles visent désormais uniquement des «terroristes». Depuis le 15 mars dernier, la Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime en place. Selon l'opposition et les défenseurs des droits de l'homme, la répression de la révolte populaire en Syrie par les forces de sécurité aurait déjà fait plus de 3000 morts. Plusieurs Etats occidentaux ont appelé le président Assad à démissionner. Pour sa part, Damas dément ce chiffre et affirme que près de 1500 personnes, dont 1100 militaires et policiers, ont été tués par des «éléments terroristes armés». Le soutien de la Russie Le président syrien Bachar Al Assad a demandé hier à la Russie de continuer à le soutenir face aux condamnations occidentales de sa répression des manifestations, dans une interview à la télévision russe. «Avant tout, nous comptons sur le soutien de la Russie, un pays auquel nous sommes liés par des liens solides (...). Le rôle de la Russie est extrêmement important», a-t-il déclaré dans un petit extrait de l'interview diffusé en milieu de journée. L'interview devait être diffusée dans la soirée d'hier. «Depuis les premiers jours de la crise, nous sommes restés en contact permanent avec le gouvernement russe. Nous tenons nos amis russes au courant de tous les détails de l'évolution des événements», a-t-il ajouté. Cet appel survient moins d'un mois après une déclaration du président russe Dmitri Medvedev, dans laquelle il appelait, pour la première fois, le président syrien à accepter des réformes ou bien à démissionner. Mais la Russie continue à soutenir la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU et a bloqué jusqu'à présent toutes les propositions de sanctions.