L'Union européenne (U.E) est disposée à dépêcher une commission d'observation des élections législatives de 2012 en Algérie. «La question a suscité des réactions positives de la part des personnalités que nous avons rencontrées durant notre séjour. Les gens sont favorables à cette initiative et l'Algérie a tout intérêt à accepter cette mission qui donnera de la crédibilité à son processus électorale» , a précisé Torkia Saïfi, lors d'une conférence de presse tenue hier à l'issue de la visite d'une délégation du parlement européen à Alger. Elle a affirmé que l'Algérie n'a pas encore formulé une demande en ce sens. «C'est le désir du président Bouteflika qui veut ramener des observateurs internationaux et de l'UE lors des prochains élections et les aspirations du peuple d'opérer des réformes profondes et réelles» qui font que la présence de cette mission est plus qu'indispensable», a-t-elle ajouté. La députée de UE a précisé qu'il est s'agit de «dépêcher la mission d'observation des élections de l'UE composée d'experts et techniciens spécialisés dont la mission est de surveiller toutes les étapes du processus (campagne électorale, couverture médiatique…) pendant un mois. Ceci s'ajoute à la commission composée de 15 membres qui se déplace une semaine avant la date de scrutin pour faire son travail de surveillance», a-t-elle souligné. Selon elle, cette commission composée de 180 députés européens a été dépêchée en Tunisie pour l'élection de l'assemblée constituante où elle a effectué une mission très importante «et il n'est pas question de cautionner un processus électoral qui n'est pas transparent». Pier Antonio Panzeri, président de la délégation s'est dit «très intéressé» par les réformes engagées en Algérie pour opérer le changement. Il a salué l'adoption de la loi sur la représentativité de la femme dans les assemblées élues par l'APN. «Il faudra aller plus loin et rendre cette disposition concrète sur le terrain, ce qui permettra à la femme d'occuper des postes de responsabilité et de décisions», a-t-il dit. M. Panzeri a plaidé la nécessité de revoir les dispositions de l'accord d'association avec l'UE conformément au changement de vision et des relations qu'entretiennent ses pays avec le Maghreb et l'Algérie plus particulièrement. Ces changements doivent concerner «le démantèllement des barrières tarifaires pour une meilleure intégration de la région, l'instauration d'un développement économique et social à travers la détermination des conditions favorables pour des rapports réciproques pour les deux partis». Il a affirmé que les membres de la délégation n'ont pas parlé des modifications à apporter dans l'accord d'association ni celui de libre échange «étant donné que cela ne relève pas de leurs prérogatives». Le changement est exigé, selon lui, par les autorités algériennes et les parlementaires «afin de donner à cet accord plus de force et permettra une meilleure consolidation des relations». A propos de la situation au Sahel, M. Panzeri a estimé que c'est une préoccupation commune qui requiert un rapprochement et une intensification de la coopération pour vaincre le terrorisme. A noter que la délégation des parlementaires européens a effectué une visite de quatre jours à Alger où ses membres se sont entretenus avec Abdelkader Bensalah, et Abdelaziz Ziari, deux présidents du Parlement, Ahmed Ouyahia, premier ministre, Mourad Medelci, ministre des affaires étrangères et Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines.