A l'approche de la saison hivernale, la grippe saisonnière commence à parler d'elle. Le froid affaiblit les défenses de l'organisme et le virus, qui existe continuellement dans la nature, se développe plus facilement dans des conditions qui lui sont favorables (stress, malnutrition, froid). Une campagne de vaccination contre la grippe a débuté il y a un mois et s'étalera sur toute la période automno-hivernale, selon le ministère de la Santé. Pour ce faire, le ministère a commandé cette année 2 060 000 doses de vaccin conformément aux recommandations du comité des experts. Le docteur Oulmane, responsable du service de communication de l'Institut national de la santé et de la population (INSP), nous a expliqué que la grippe saisonnière est une maladie du système respiratoire (nez, gorge, poumons, bronches,…) causée par un virus. Il est à préciser que le virus mute et change chaque année d'où la nécessité de se vacciner régulièrement étant donné que la durée de vie de vaccin est de huit mois seulement. Selon une étude menée par l'INSP on recense chaque année 3 à 6 millions de cas de grippe car dans de bonnes conditions de transmission du virus, une personne grippée peut être à l'origine d'une pyramide de contamination pour 250 000 personnes en 10 jours. Pour ce qui est du vaccin antigrippal, il est préconisé chez les cas à risque à savoir les personnes âgées, les immunodéprimés (cancéreux et sidéens), les enfants en bas âges, les femmes enceintes à partir du 5e mois et chez les malades chroniques (insuffisants rénaux, asthmatiques, cardiaques,…) qui sont en état de fragilité permanente, selon le Dr Oulmane. Il faut savoir que la personne infectée est contagieuse un jour avant les premiers signes de la maladie et qu'elle peut transmettre le virus pendant 5 à 10 jours et qu'une fois vaccinée, elle n'est immunisée que 15 jours après. En effet, selon notre interlocuteur le vaccin une fois administré mobilise les cellules du système immunitaire de façon à se préparer à une éventuelle contamination et cela nécessite une période d'adaptation de l'organisme qui est de deux semaines. Le rôle du vaccin antigrippal n'est pas d'éliminer tous les risques liés à la contraction mais plutôt de diminuer de la virulence du virus et d'éviter les complications relatives à la maladie tels que les problèmes respiratoires, les poussées de fièvre, les douleurs articulaires. Les mesures préventives A ce propos, le Dr Oulmane indique que le vaccin en lui-même n'empêche pas de contracter la grippe mais ne fait que diminuer les symptômes ce qui permet à la personne atteinte de se rétablir plus vite. Par rapport aux années précédentes et selon les pharmacies et les cliniques contactées qui disposent actuellement du vaccin, la particularité cette année est que les vaccins sont arrivés à temps pour permettre la mise en place de la campagne de vaccination. Il est à rappeler que lors des années précédentes y a eu un retard important dans l'arrivage des vaccins et que la campagne de vaccination avait mis beaucoup de temps avant d'être engagée d'où la hausse importante dans les complications. S'agissant de la transmission, étant donné que le virus vit dans l'air ambiant, la contamination se fait par voie aérienne via les gouttelettes d'éternuement qui contiennent le virus en étant en contact avec une personne infectée ou en manipulant des objets souillés (poignée de porte et de fenêtre, combiné téléphonique, interrupteur, matériel de bureau, ustensiles de cuisine, billets et pièces de monnaie …) nous explique le Dr Oulmane. Pour ce qui est des mesures préventives, il est conseillé de se laver régulièrement les mains, de rester chez soi lorsqu'on est malade, de porter des masques lorsqu'on est atteint, de tousser et éternuer dans des mouchoirs jetables et d'éviter les salamalecs à l'algérienne, d'aérer au maximum les espaces de travail, de transport. Pour le traitement, il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement et les recommandations sont le repos, la prise de vitamine C et d'antalgiques. Les antibiotiques n'ont aucun effet sur la grippe et les antiviraux sont à prendre avec beaucoup de prudence pour éviter les résistances liées aux mutations du virus. Par ailleurs, le Dr Oulmane lance un appel à toutes les personnes âgées et à risque pour se faire vacciner dans les plus brefs délais, car le taux de mortalités augmente de façon importante chez ces dernières. Il appelle aussi à plus de discipline et de civisme concernant les priorités car il n y aura pas assez de vaccins pour toutes la population et c'est la raison pour laquelle il faut privilégier en premier les personnes sensibles. Enfin, la prévention reste le meilleur moyen de lutte et le moins coûteux pour contrer la maladie.