La santé des douaniers grévistes s'aggrave et les médecins du SAMU ne se sont pas encore déplacés sur les lieux. «Seul le médecin des douanes s'est déplacé à titre humanitaire pour prendre le pouls et la tension des grévistes», affirme M. Slimani, porte-parole des grévistes, aux journalistes qui ont été interdits d'accès à la centrale syndicale. Des douaniers de même que des syndicalistes de la SNVI se sont ralliés à la cause des douaniers en signe de soutien. L'état de santé des douaniers grévistes s'aggrave. Certains d'entre eux montrent des signes de grande fatigue. Les services du SAMU ne se sont pas présentés sur les lieux. «Je ne connais pas les raisons de l'absence du SAMU, mais je tiens à louer l'initiative du médecin des douanes qui est venu s'enquérir de notre état de santé», affirme le porte-parole au travers du grillage entourant le siège de l'UGTA dont les portes ont été fermées aux journalistes. Interrogé sur la composante des grévistes de la faim, M. Slimani a indiqué que «ce sont des cadres des douanes et des syndicalistes avérés», précisant que «parmi les grévistes, il y a un contrôleur général, le plus haut grade des douanes, 3 divisionnaires, des inspecteurs principaux et autres douaniers exerçants en qualité d'officiers de contrôle». Quant à la position de la centrale syndicale, M. Slimani affirme que «depuis le début de la grève, nous couvions l'espoir de voir les responsables de l'UGTA exprimer leur solidarité et de cautionner notre démarche qui vise à démontrer la complicité agissante existant entre le SG de la FNTD et l'administration des douanes mais également prouver que ces derniers ont transgressé les règlements et les lois régissant les activités syndicales, mais en définitive, les responsables de l'UGTA nous ont demandé de rédiger des recours alors que nous avons déjà rédigé pas moins d'une dizaine qui sont restés sans réponse, et autant vous dire que depuis la date de leur suspension arbitraire, des douaniers pères de famille ne perçoivent que 1800 DA par mois représentant les allocations familiales», lance ce dernier. «Nous discutons avec vous comme le font les prisonniers au parloir», lance M. Slimani. Les revendications (4 points inscrits) n'ont pas été prises en considération par les responsables de la centrale syndicale en dépit du soutien exprimé par une instance syndicale, en l'occurrence l'union locale d'Alger qui, dans une correspondance «condamne et met en évidence le caractère arbitraire des sanctions dont ont été l'objet les douaniers syndicalistes». Au troisième jour de grève, des douaniers sont venus apporter leur soutien à leurs collègues. Nous avons appris qu'un des délégués du syndicat des travailleurs de la SNVI accompagné par des travailleurs sont venus solliciter l'arbitrage de la centrale syndicale et exprimer leur soutien aux douaniers en grève de la faim qui entendent «maintenir la grève jusqu'à obtention de leurs droits». Instruction de Sidi Saïd «Nous avons reçu instruction de la part de Sidi Saïd de ne laisser aucun journaliste accéder aux espaces jouxtant la centrale syndicale», a affirmé un des agents de sécurité aux journalistes venus hier connaître le sort des douaniers, en présence d'un agent de police en faction. Cette réponse a suscité l'indignation et la colère des journalistes qui s'en prirent aux agents en exigeant d'eux «d'exhiber la note en question». Ces derniers finirent par reconnaître que «l'instruction a été émise verbalement par le premier responsable de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd en personne». Devant l'obstination des agents, les journalistes finirent par converser avec les douaniers grévistes à travers la clôture. Les journalistes présents hier considèrent l'attitude de Sidi Saïd comme «une grave entrave à la profession et aux libertés fondamentales, dont celui d'informer».