Le fonds national de la zakat a récolté, au titre de la campagne 2011, un peu plus de 1,141 milliard de dinars, soit l'équivalent de l'enveloppe dégagée par la wilaya d'Alger pour la construction d'un parking à étages dans la commune d'El Biar. L'annonce a été faite, hier, par le ministre en charge des Affaires religieuses et des Waqf, Bouabdallah Ghlamallah, lors de la conférence qu'il a donnée à ce sujet au forum du quotidien national El Moudjahid. «La campagne de la zakat est bonne cette année. Nous avons récolté des sommes respectables mais qui restent en deçà des attentes», a jugé le ministre. Le bilan est important par rapport à l'exercice précédent où le fonds avait reçu au total 880 millions de dinars. Les recettes, pour rappel, sont dépensées entre autres sous formes de micros-crédits accordés à des porteurs de projets d'investissement susceptibles de créer de l'emploi. En 2011, 361 micros-crédits ont été débloqués à ce titre, contre plus de 400 une année auparavant. «Le nombre de crédits a baissé par rapport à l'année passée parce que nous avons préféré augmenter sensiblement leurs montants que leur nombre», a expliqué M. Ghlamallah. Des sommes importantes de la zakat échappent, cependant, à la collecte par le fonds du fait que les donateurs, au lieu d'offrir leur argent pour l'investissement via ce dispositif, préfèrent le verser directement aux nécessiteux qui en ont grandement besoin pour des dépenses immédiates. L'ordonnateur du fonds essaie quand même d'attirer tous les produits de la zakat en approchant des particuliers et hommes d'affaires. «Les gens nous disent qu'ils ne sont pas au courant de l'existence du fonds. Ceci parce que nous n'avons pas suffisamment investi dans la sensibilisation», a reconnu le conférencier. Le département des affaires religieuses s'intéresse en priorité aux grosses boîtes, comme le groupe public Sonatrach. «Si on arrive à obtenir le versement par la Sonatrach de la zakat (2,5% des avoirs sur une année), le fonds récoltera des sommes importantes», a estimé l'invité du forum El Moudjahid. M. Ghlamallah a évoqué une nouvelle fois le problème de gestion financière du fonds, l'administration n'étant pas qualifiée en la matière surtout que les montants ont tendance à prendre de l'importance d'une campagne à l'autre. De 500 millions DA à la création du fons en 2003, on est passé à 1,1 milliard DA actuellement. Aussi, le ministre a renouvelé son appel aux spécialistes algériens de la finance afin d'aider, à titre bénévole, dans la gestion des micros-crédits et le suivi des investisseurs par des conseils dans le lancement de leurs projets. Campagne hadj 2011 Le ministre a aussi présenté un premier bilan de la campagne du hadj 2011. Sur les 34 900 pèlerins, il a été déploré 32 morts et 2 disparus. Les personnes recherchées sont Houasnia El Ayachi et Sebaïhi Mohamed. Trois semaines après Aïd El Adha, marquant la fin du hadj, des pèlerins demeurent dans les Lieux saints de l'Islam dans l'attente de leur évacuation. «Sur les 141 dessertes programmées par Air Algérie, il en reste actuellement 14 à effectuer», a précisé le premier responsable du secteur. Les agences privées de voyages ont participé à cette campagne en prenant en charge 14 000 pèlerins. Leur implication dans la saison 2012 portera sur la prise en charge de 16 000 hadjis. «L'Office national du hadj et de la omra est en train de se débarrasser de l'organisation du hadj et de la omra au profit des agences de voyages», a affirmé M. Ghlamallah. Le processus se met graduellement en place. A chaque campagne, une commission interministérielle évalue, en effet, le bilan des agences et en tire les conclusions qui s'imposent. Chaque fois qu'une agence faillit à sa mission d'organisation du hadj, lors d'une campagne donnée, elle est tout simplement écartée de l'organisation de la nouvelle saison. «L'évaluation du bilan des agences lors de la campagne du hadj de cette année est toujours en cours», a déclaré l'orateur. Interrogé sur le nombre des morts déplorés dans ce premier bilan, l'intervenant a reconnu que le contrôle médical des prétendants au hadj n'était pas «strict». Les pèlerins algériens ont une moyenne d'âge de 68 ans. Il y a eu parmi eux qui souffraient de maladies chroniques comme la tension artérielle et le diabète. «Normalement, ces personnes ne devraient pas être de la campagne. Le hadj est un moment de grande tension due à une grande mobilisation afin d'accomplir tous les rites. Très âgées et malades, ces personnes n'ont pas supporté cette tension. La responsabilité incombe au comité médical qui les a déclarés aptes», a accusé l'invité d'El Moudjahid. M. Ghlamallah, qui était de la campagne, a expliqué que les organisateurs ont été mis dans l'embarras par exemple par une vieille pèlerine, souffrant d'une insuffisance rénale, qui avait exigé une dialyse.