L'affaire opposant l'élu APW de Tizi Ouzou, Mohand Akli Aouedj, au RCD, son désormais ex-parti, est loin, apparemment, de connaître son épilogue. Quatre élus de la formation politique de Saïd Sadi, les députés Lila Hadj Arab et Boussad Boudiaf, le sénateur Mohamed Ikherbane et le président de bureau régional de Tizi Ouzou ont tenu hier matin une conférence de presse au siège du RCD de Tizi Ouzou pour revenir longuement sur cette affaire. Les conférenciers ont annoncé à la presse que l'élu Aouedj sera poursuivi à son tour en justice par les militants du RCD pour atteinte à leurs personnes. Cette sortie médiatique intervient, faut-il le rappeler, au lendemain du verdict rendu par le tribunal de la ville de Tizi Ouzou, suite à la plainte déposée par M. Aouedj contre le président de bureau régional du RCD de Tizi Ouzou, Hamid Maâkni, pour diffamation. Aouedj a été finalement débouté par la justice pour vice de procédure. Une décision judiciaire qualifiée de victoire par les militants du RCD. «Cette autre victoire du RCD sur les tenants de la trahison, de la corruption, de la cupidité et de la compromission, est une preuve supplémentaire que les combats justes aboutissent toujours», ont déclaré les militants du RCD. La genèse de cette affaire remonte à l'été dernier lorsque l'élu Aouedj a été exclu du RCD. Il lui a été reproché par les membres de son parti d'avoir abusé de son statut de président de la commission aménagement pour servir ses intérêts personnels, notamment bénéficier de projets d'aménagement urbains de la ville de Tizi Ouzou au profit de son bureau d'études d'architecture. «Ce n'est pas normal que le bureau d'études de M. Aouedj n'ait eu qu'un seul projet en 2006 et 28 en 2008, juste après son élection à l'APW», fera remarquer le sénateur Ikherbane. Ce dernier ajoute que l'élu Aouedj a été aussi condamné par le passé par la justice à deux ans de prison ferme pour corruption. «Nous ignorions que cet élu était un repris de justice, sinon il n'aurait jamais figuré sur la liste du RCD», ajoute le sénateur Ikherbane. «Les manœuvres et les agissements occultes des services algériens n'altéreront en rien la détermination du RCD, à faire face au système algérien et à tous ses plantons qui, à travers le procès intenté par le sieur Aouedj, espéraient fragiliser la détermination du rassemblement et des nombreux citoyens qui s'étaient mobilisés pour la circonstance», peut-on lire aussi dans une déclaration liminaire à la presse des militants du RCD. Les conférenciers ont annoncé que l'élu Aouedj a été remplacé à la tête de l'Observatoire pour le développement économique et social par le P/APW. C'est l'élu Malik Messas qui a été désigné à sa place. De son côté, l'élu Aouedj a réfuté en bloc toutes les accusations dont il fait objet de la part des ses anciens camarades élus et militants du RCD.