Les assises régionales du centre sur le développement local ont été ouvertes hier matin au palais des nations à Alger. Ces assises viennent clore une série de rencontres régionales initiées par le Cnes avec la participation des autorités locales, des élus et des associations. Les débats de ces rencontres seront couronnés par l'organisation des assises nationales, en décembre prochain. Durant ces assises, toutes les propositions formulées jusqu'ici seront traduites en termes de recommandations qui seront soumises au chef de l'Etat qui les a réclamées à deux reprises depuis le Conseil des ministres du 2 mai 2011. Au nom du wali d'Alger qui n'a pu se déplacer pour un empêchement de dernière minute, le secrétaire général de la wilaya, M. Hattab, a brièvement exprimé devant les participants venus d'Aïn Defla, Alger, Blida, Bouira, Boumerdès, Chlef, Médéa, Tipaza et Tizi Ouzou, le souhait de voir les assises nationales déboucher sur «une feuille de route qui définit les priorités dans la prise en charge des préoccupations de la population». Mohamed Seghir Babès, président du Cnes, a tenu à expliquer aux participants les objectifs de ces assises. Il faut noter que le président de la République, une fois les recommandations approuvées, les transmettra au gouvernement qui sera rendu comptable de leur mise en œuvre. Elles seront versées automatiquement au programme des réformes politiques», a déclaré M. Babès. «Les recommandations doivent avoir un aspect réformateur. Je n'ai pas envie d'entendre parler de routes à goudronner», a déclaré M. Babes. Le mémoire préliminaire élaboré par l'organisme dirigé par M. Babès sur le sens profond de ce dialogue triangulaire (Cnes, autorités locales, associations) s'est référé notamment au projet de réformes de l'Etat déjà élaboré par la commission Missoum Sbih. Les rédacteurs du mémoire écrivent que le rapport de cette commission a posé un «diagnostic déterminant» à propos des facteurs portant atteinte à la souveraineté et la crédibilité de l'Etat aux yeux de la population. Comme thérapie, il a été proposé la nécessité de mettre en place une nouvelle conception de l'Etat, en rupture totale avec les pratiques en vigueur, c'est-à-dire la marginalisation des compétences nationales, dans tous les domaines, et la tenue à l'écart des administrés de la gestion de leurs affaires au niveau local. Les délégués devraient donc proposer des solutions radicales et profondes en ce qui concerne, par exemple, les finances des APC et des APW de plus en plus déficitaires et dépendantes quasi-exclusivement des budgets dégagés par l'Etat. Ils sont invités également à réfléchir à de nouvelles relations entre l'APW et le wali, qualifiées de «litigieuses», et entre les APC et la wilaya «qui ne sont pas au niveau de la sérénité exigé». Comme on le voit, le premier responsable du Cnes a toutes les raisons d'insister sur le caractère «déterminant» des recommandations à soumettre à la présidence de la République. Il faut s'attendre à ce que leurs propositions remettent en cause les nouvelles lois dites de la réforme déjà votées par l'Assemblée populaire nationale (APN), à l'instar du code communal. A moins que le Président «demandera une deuxième lecture des textes de la réforme», comme l'a déclaré dernièrement la secrétaire générale du PT, Louiza Hanoune. Avant la levée de la cérémonie d'inauguration, les participants ont été priés de formuler leurs réponses aux problématiques posées dans le cadre d'un des quatre ateliers composant ces assises régionales qu'ils devaient d'ailleurs rejoindre aussitôt.