La télévision par internet (IPTV), que devait lancer l'opérateur public Algérie Télécom (AT) en 2010, enregistre un énorme retard, mais le projet n'est pas totalement abandonné par le gouvernement. Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a affirmé que AT compte lancer un autre appel d'offres prochainement après l'échec de la première opération qui n'a pas obtenu les résultats escomptés. Parallèlement à ce projet, Algérie Télécom continue le développement de la technologie de FTTX, consistant à installer de la fibre optique à très haut débit d'une capacité allant jusqu'à 100 méga bits par seconde jusqu'au foyer. Néanmoins, ce projet piétine en raison du gros problème de financement. Pour cela, des discussions sont engagées avec le ministère de l'Habitat pour inclure «l'installation du réseau FTTX dans les travaux de réalisation des programmes de logements», dira le ministre, qui souligne qu'il s'agit «d'une valeur ajoutée pour les futurs propriétaires des logements qui pourront acquérir ces technologies incluses dans le logement en payant un petit bonus». L'installation de la fibre optique en attendant la généralisation de la télévision sur le net sont deux mesures inscrites dans le cadre de la politique d'éradication des paraboles entamée dans certains quartiers de la capitale notamment. Le 3e satellite algérien sera opérationnel d'ici fin 2013 ou au plus tard début 2014, a affirmé jeudi M.Benhamadi. L'étude menée par l'Agence spatiale algérienne pour la concrétisation de ce projet a été finalisée, a-t-il assuré en marge d'une visite d'inspection dans la wilaya de Tébessa. La conception du projet va être assurée par des ingénieurs algériens en collaboration avec des experts étrangers. Ce satellite est destiné à assurer «une meilleure couverture des réseaux de télécommunications dans les zones isolées à faible densité populaire». L'Algérie dispose actuellement de deux satellites pour la couverture du territoire national, contrôler le mouvement de la terre, suivre les projets et prévenir contre les catastrophes naturelles. Le recours au satellite pour assurer une couverture fiable du réseau des télécommunications est un «objectif à atteindre à long terme», souligne le ministre qui est revenu sur les solutions proposées par son département pour la généralisation de l'utilisation des TIC. Il est question surtout du développement de la fibre optique à travers la mise en place de la technologie Amsan, en installant des équipements de proximité pour avoir une connexion à Internet de très haut débit et introduire le sans- fil (wifi) dans des espaces communautaires. E-gouvernement sera repris Le projet de «e-gouvernement» sera prochainement repris en vue de son lancement officiel et définitif en 2012, a déclaré le ministre de la poste et des NTIC. Il a précisé que ce projet de réseau intergouvernemental a «connu des difficultés lors de sa mise en œuvre relatives notamment à sa sécurisation». «Nous espérons reprendre cette initiative en 2012, avoir les contenus des ministères pour son lancement», a-t-il souligné. Le développement de programmes nationaux sur Internet est l'autre défi que l'Algérie doit relever après celui de la généralisation de cette technologie. «C'est l'affaire de tous», dira le ministre. Le gros souci du département de M. Benhamadi est celui de «convaincre tous les acteurs de la société (départements ministériels, administration, acteurs économique, presse, chercheurs, industriels et autres) à communiquer leurs connaissances sur le net de façon de le rendre accessible au grand public». Après le développement des réseaux spéciaux dans certains secteurs comme l'enseignement supérieur, l'éducation, la formation professionnelle et la santé, il est aujourd'hui question «de numériser ce contenu et permettre son exploitation par les internautes à distance». Pour cela, «il faut sensibiliser tout le monde sur la nécessité d'échanger et mettre en ligne ses idées». M.Benhamadi citera l'exemple du portail «e-citoyen» où chaque département ministériel doit mettre un contenu pour informer les citoyens». L'appel d'offres pour la 3G reporté Prévu à la fin de l'année en cours, le lancement de l'appel d'offres pour le lancement de la technologie de troisième génération (3G) a été reporté au premier trimestre de 2012. Les raisons de ce report sont, selon M. Benhamadi, d'ordre «technique et de procédures». «La politique du gouvernement dans ce domaine prévoit de faire participer les trois opérateurs de téléphonie mobile à cette opération pour ne pas priver les abonnés de l'un et de l'autre de bénéficier de cette technologie, mais il se trouve que certains opérateurs ont des problèmes et ne sont pas encore sûrs d'y participer. On attend qu'ils soient prêts», a-t-il expliqué. En Algérie, quelque 30 millions de puces ont été vendues par les trois opérateurs depuis le lancement de la téléphonie mobile, soit l'équivalent de 20 millions d'abonnés. Interrogé sur le passage à la 4G comme technologie plus puissante et performante, le ministre dira que «cette technologie est meilleure mais excessivement coûteuse pour le consommateur, d'autant que les terminaux utilisés ne sont pas disponibles sur le marché», ce qui explique le manque d'engouement pour cette technologie qui a été introduite dans 3 ou 4 pays. L'EEPAD,une affaire close L'affaire de l'opérateur privé EEPAD est «définitivement close», a affirmé Moussa Benhamadi. «Cette affaire est définitivement close, malheureusement pour Algérie Télécom qui est le grand perdant dans cette affaire puisqu'elle a une créance de 3 milliards de dinars qu'elle ne pourra jamais récupérer», a-t-il précisé. Le ministre explique l'absence de fournisseur d'internet privé sur le marché local par la faiblesse de ces entreprises «ayant des moyens très limités», ce qui ne leur a pas permis de tenir sur le marché et de faire face à la concurrence. «Il y avait quelques-uns, mais ils ont disparu au moment de la réduction des prix d'internet à 50% par Algérie Télécom», a-t-il précisé. De notre envoyée spéciale