Près de 1 725 délégués et plus de 250 invités étrangers participent au 12e congrès du Front Polisario dont les travaux ont été ouverts hier à Tifariti, dans les territoires sahraouis libérés. Les délégués auront la possibilité, lors du congrès, de s'exprimer sur tous les sujets ayant trait au conflit du Sahara occidental, dont notamment la poursuite des négociations avec le Maroc, sous l'égide de l'ONU, ou la reprise de la lutte armée. Le congrès doit également élire un nouveau secrétaire général du Front Polisario et renouveler le secrétariat national du mouvement, composé de 41 membres. Le secrétaire général sortant, M. Mohamed Abdelaziz, doit présenter le bilan moral de la direction du Polisario depuis le dernier congrès, qui s'est tenu en octobre 2003, à Tifariti également. Pour accueillir ses invités, Tifariti s'est transformée en véritable ville en toile, avec des centaines de tentes érigées en quelques jours, aux côtés des quelques bâtisses en dur construites par les Sahraouis grâce à des dons internationaux. La localité de Tifariti est située dans les territoires sahraouis libérés par le Front Polisario, à quelque 70 km à l'est du mur de défense marocain qui coupe en deux le Sahara occidental sur plus de 2 000 km. L'ONU a délimité une zone tampon à l'est de ce mur, large de 3 km, pour superviser le cessez-le-feu. Tifariti est donc largement en dehors de cette zone. Ce congrès se tient, par ailleurs, dans un contexte international particulièrement marqué par les négociations sous les auspices des Nations unies entre le Front Polisario et le Maroc. Ces négociations doivent notamment ouvrir la voie à une solution politique du conflit du Sahara occidental qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Les deux parties ont déjà tenu deux rounds de pourparlers à Manhasset, dans la banlieue new-yorkaise en juin et en août derniers, mais sans parvenir à une avancée notable. Un troisième round de discussions est prévu dans la même ville en janvier prochain.