Statu quo n La question sahraouie reste toujours bloquée par l'intransigeance marocaine et son refus à reconnaître le droit légitime de la RASD. Les positions des parties au conflit du Sahara occidental, le Maroc et le Front Polisario, «sont encore très éloignées», a déclaré, samedi, Peter Van Walsum, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon. «Je n'ai pas de nouveau plan pour sortir de l'impasse», a dit le diplomate onusien à la presse à l'issue d'une audience avec le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz. «Il ne sera pas utile de proposer quelque chose qui sera nécessairement rejeté» par l'une ou l'autre des deux parties, a-t-il ajouté. Cité par l'agence de presse sahraouie SPS, M. Van Walsum, qui a supervisé les trois rounds de négociations entre le Maroc et le Front Polisario entamés en juin à Manhasset près de New York, a cependant affirmé qu'il «maintient» la date du prochain cycle de pourparlers, prévu du 11 au 13 mars. Arrivé vendredi soir dans les camps de réfugiés sahraouis, le médiateur de l'ONU, qui a été reçu par le ministre des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Salek et d'autres responsables sahraouis, a visité le Musée de guerre du Front Polisario ainsi que des centres sociaux. Il a débuté sa tournée le 6 février à Rabat, par des entretiens avec des responsables marocains, dont le Premier ministre, Abbas El-Fassi. Les négociations de Manhasset n'ont pas, jusque-là, enregistré d'avancées, le Polisario accusant le Maroc de s'en tenir obstinément à sa position figée sur son projet d'autonomie du Sahara occidental, «pour consacrer le fait accompli de l'occupation coloniale et nier le droit souverain et inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination». Dans son dernier rapport sur le Sahara occidental, présenté le 25 janvier au Conseil de sécurité, M. Ban Ki-moon a relevé que les parties en conflit «ont continué d'exprimer de fortes divergences de vues sur les questions fondamentales en jeu». Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui est l'instance en charge du règlement du conflit au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, avait adopté en 2007 deux résolutions, la 1754 et la 1783, appelant le Maroc et le Polisario à engager des négociations directes sans conditions préalables pour parvenir à une «solution politique mutuellement acceptable qui assure le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Par ailleurs, le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a adopté son programme de l'année 2008, axé sur le renforcement de l'«intifada pour l'indépendance» au Sahara occidental et de l'armée sahraouie, a indiqué, samedi, l'agence de presse sahraouie SPS. Ce programme a été entériné par le Conseil des ministres de la RASD, qui s'est réuni vendredi sous la présidence du chef de l'Etat sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a-t-on ajouté. Il découle des recommandations et décisions du 12e congrès du Front Polisario, qui s'est tenu en décembre dernier à Tifariti, dans les territoires sahraouis libérés.