Dans une lecture stratégique au sujet du conflit syrien, le Dr Amar Bendjana a donné un aperçu succinct sur la position géostratégique sensible de ce pays, et ce, lors d'une conférence animée, hier, au Centre de recherches stratégiques et sécuritaires (CRSS) de Ben Aknoun. Un rôle stratégique sensible, expliquera le docteur, qui se prévaut par l'entêtement du régime syrien à faire un pacte avec Israël, alors que l'affaiblissement de la Syrie voudrait signifier l'affaiblissement de l'Iran auprès des Occidentaux dans leur tentative d'éloigner la Russie de la région. Par ailleurs, la situation se prévaut, selon le Dr Bendjana, par le désir de la Turquie de réacquérir son leadership au niveau du monde arabo-musulman. Pour ce qui est de la position de la Ligue arabe, cette dernière ne fait qu'essayer d'éviter que l'exemple de la Libye ne se reproduise en Syrie. Par ailleurs, le conférencier fera une rétrospective des événements qui se sont succédé dans le pays d'Al Assad, où le parti Baath domine le pouvoir depuis l'avènement de Hafed Al Assad, en 1970. Ce dernier, qui a instauré l'interdiction de promotion à un poste de responsabilité de tout non baathiste, a mis en place un pouvoir totalitaire qui se base sur l'unicité du système et l'interdiction de toute opposition dans le pays, ce qui a mené à la domination du pays par une minorité. «Ce qui n'est qu'une tare dans le pouvoir syrien», selon le docteur. Le pouvoir d'Al Assad a donné des promesses sans lendemain sur un projet de réformes en juillet 2000, mais ce projet est resté sans lendemain jusqu'à l'avènement de la vague de protestations auprès des peuples arabes qui n'a pas fait exception de la Syrie emportée par le vent de la colère au printemps 2011, par des manifestations qui ont commencé à Deraa le 15 mars avant que le mouvement ne soit radicalisé trois jours plus tard d'une manière horrible, expliquera le docteur Bendjana, puisque d'après un rapport de l'ONU 5000 personnes ont péri jusqu'à présent en Syrie. Pour sa part, Saïda Benhabilès a fait un témoignage appuyé sur des vidéos, sur son récent voyage en Syrie qu'elle a visité avec des membres d'un organisme européen. «Mon témoignage est loin d'être un soutien au régime syrien… Je partage et soutiens la lutte du peuple syrien, mais il faut que tout le monde sache que la révolte est exploitée par l'Occident à des fins économiques», a-t-elle souligné. Avant de préciser que «la guerre médiatique est un support à travers une campagne qui a permis aux Occidentaux d'agir sous la cachet de la nécessité d'ingérence sous couvert de la morale». Par ailleurs, elle lâchera que «tant que l'armée est unie rien ne se passera, la population aspire au retour de la paix». Dans son témoignage, elle dira, par ailleurs, que la situation intérieure dans ce pays «est calme puisqu'on n'a trouvé aucune trace de combats» le long de la mission qui a duré dix jours.