Lors de son intervention hier à Alger, Fateh Rebai a fait un exergue sur le blocage qui régit les relations entre le peuple et les gouvernants en Algérie, tout en faisant un appel à toutes les forces de l'opposition pour s'unir contre la fraude lors du prochain scrutin. Lors d'une journée de formation sur les techniques de communication, destinée pour les cadres de son parti au niveau des wilayas du centre du pays, Fateh Rebai, secrétaire général du parti En-nahda, a soulevé, hier, «une problématique épineuse» qui perdure actuellement en Algérie et qui réside dans le fait que «le peuple ne réagit pas en harmonie avec ses gouvernants et son administration», avant de se poser une question sur les raisons de ce «blocage». Un «blocage dû à trois raisons essentielles», selon le secrétaire général d'En-nahda, qui les résumera dans le fait que «la corruption s'est généralisée au niveau de notre administration et les institutions de l'Etat… Avec cette donnée, on ne peut pas avancer quelle que soit l'efficience du programme», avant de se poser une question sur les raisons du blocage du plan quinquennal 2010-2014, «dont la panne de la machine économique est la première raison», dira-t-il. La deuxième raison de ce blocage, selon Rebai, «se résume dans l'absence de l'Etat de droits… En principe, la loi s'applique à tout le monde, hélas, l'administration n'exécute même pas les jugements qui proviennent de la justice». Par ailleurs, l'orateur renverra ce blocage à une troisième raison qui réside dans une réalité essentielle «demeurant dans la mauvaise exploitation des ressources humaines, puisque les postes sur l'échiquier des valeurs ne sont pas bien répartis». Afin de remédier à tout ça, Rebai posera l'urgence d'aller vers des élections libres et transparentes, «mais la loi actuelle ne garantit pas cette donne, puisque le Parlement qui l'a légiférée n'est pas crédible». «Alors le moyen le plus salutaire réside dans le départ du gouvernement et la désignation d'un exécutif formé de technocrates, ainsi que l'installation d'une commission nationale indépendante pour la surveillance du prochain scrutin», ajoutera l'orateur. Pour aller à ce scrutin, Rebai se dit prêt à «former une alliance avec tous les autres partis de l'opposition qui croient dans le fait que la fraude ne construit pas une république, afin de créer une force qui pourrait exercer une pression», pour ce faire, le secrétaire général d'Ennahda se dit prêt à s'allier avec tous les partis quelle que soit leur couleur politique ou leur appartenance, «car la lutte contre la corruption et la fraude est un principe unificateur incrusté dans le programme de toutes les forces politiques», ajoutera-t-il. Avant de conclure que «nous militons pour consacrer la liberté du peuple, et nous ne nous tairons jamais sur une quelconque fraude !»