La flambée des prix n'a pas épargné les viandes, notamment les viandes blanches, et plus précisément le poulet, qui a augmenté d'environ 20% au lendemain du nouvel an. Ainsi les prix affichés au niveau des marchés varient entre 380 et 400 Da le kilogramme. Cette hausse est imputée à la baisse de l'offre, selon des sources proches de l'Association nationale de la filière avicole. Cette augmentation est aussi expliquée par la réduction de l'activité des éleveurs en raison des pertes durant le mois de Ramadhan. D'après une source, sur les dix tonnes de viande de poulet congelé, trois tonnes seulement avaient été commercialisées lors du mois sacré et le reste a été vendu à des prix plus bas. Ainsi, le maintien des prix à des niveaux relativement bas s'explique par l'offre excédentaire par rapport à la demande limitée. Cette augmentation n'est qu'une conséquence providentielle, selon la même source. Cette dernière souligne dans ce cadre les différentes «contraintes» qui entravent l'activité dont la hausse des prix des aliments de volailles, a ajouté la source qui évoque le seuil de 4500 Da le quintal, liée en particulier aux coûts élevés de certains intrants comme le mais. M. Kamel Chadi, président de la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda), parle de défaillance au niveau du réseau de distribution. «Nous manquons de réseaux de distribution qui assurent la connexion de l'aval avec l'amont et permette, par exemple, d'écouler sur le marché toutes les quantités de poulet stockées par l'ONAB», a-t-il indiqué jeudi dernier lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale. Il est à noter qu'entre début janvier et fin novembre 2011, les prix de la viande ovine ont augmenté de 4% par rapport à la même période en 2010, ceux de la viande bovine ont crû de 4,81, alors que les prix du poulet ont grimpé de près de 14%, selon des chiffres de l'ONS, communiqués jeudi dernier par l'agence APS. Les mêmes catégories de viandes ont affiché une hausse moyenne des prix de 4,34% (mouton), de 4,43% (bœuf) et de 10% (poulet) en novembre 2011 par rapport à novembre 2010. Comparées à octobre 2011, ces hausses étaient respectivement de 3%, de 1,24% et de 2,33%. Le prix du poulet devrait se stabiliser à partir de février Mais une révision à la baisse est prévue pour le mois de février, prévoit M.Chadi. Selon lui, «les prix du poulet, qui ont sensiblement augmenté ces derniers jours, frôlant les 450 DA/kg, vont se stabiliser dès début février, alors que les prix des viandes rouges resteront élevés jusqu'au printemps». Et d'ajouter : «Nous avons un indice très important concernant les viandes blanches : il y a une forte demande sur le poussin et en principe, les prix (du poulet) seront fixés dès le début de février», a prédit M. Chadi sur les ondes de la radio nationale. Quant aux prix des viandes rouges, ils devraient «se stabiliser après l'hiver», selon M. Chadi qui a évoqué une baisse des ventes des moutons suite à une forte activité d'abattage enregistrée en novembre dernier à l'occasion de l'Aïd El Adha et du Hadj. Un dispositif sera mis en place pour «booster» l'offre. Pour juguler les prix des viandes à moyen terme, la SGP Proda mise sur la modernisation des entrepôts de froid et des complexes d'abattage. Il s'agit plus précisément de la réalisation de trois complexes modernes d'abattage et la mise à niveau des autres complexes, la réhabilitation de 18 entrepôts frigorifiques et la réalisation de nouveaux entrepôts, et enfin, la poursuite de l'application du Syrpalac (Système de régulation des prix des produits agricoles de large consommation). Actuellement, les capacités d'entrepôts de froid locaux en Algérie sont estimées à 140 000 m3, bien en deçà des besoins nationaux qui dépassent les 10 millions de m3, a-t-il noté. La réhabilitation en cours des entrepôts frigorifiques augmentera les capacités de froid à 1 million de m3, soit 10 à 15% des besoins nationaux, selon M. Chadi.Par ailleurs, les deux nouveaux produits financiers lancés en 2011 par la BADR au profit des agriculteurs, à savoir les crédits Rfig et Ettahadi, doivent aussi booster l'activité d'élevage et augmenter l'offre des viandes blanches notamment, selon le même responsable. Evoquant l'exonération fiscale pratiquée en 2010 sur les intrants des éleveurs des volailles, M. Chadi a estimé qu'elle s'avère «sans utilité économique», de même que pour les viandes rouges, exonérées de TVA alors que leurs prix continuent d'augmenter.