La Société de gestion des participations des productions animales (SGP-Proda) va investir 21 milliards de dinars durant les quatre années à venir en vue de renforcer son rôle de régulation du marché des viandes rouges. Selon le président du directoire de cette société, cité hier par l'APS, ce programme d'investissement concerne la réalisation de trois complexes d'abattage, la réhabilitation de vingt et un entrepôts frigorifiques qui sont à l'arrêt depuis plusieurs années et la mise à niveau de huit fermes d'élevage relevant de trois filiales de Proda sises à Oran, Alger et Béjaïa. Le montant global des investissements (21 milliards de dinars) est composé de près de 19 milliards de dinars de financements bancaires à un taux préférentiel de 1% et d'une part de 2,2 milliards de dinars débloquée par les pouvoirs publics, selon M. Chadi. Les trois complexes d'abattage, prévus à Bouketeb (El Bayadh), à Hassi Bahbah (Djelfa) et à Aïn M'lila, comptent pour chacun une chaîne d'abattage mixte ovine et bovine, des entrepôts frigorifiques, des tunnels de congélation, des ateliers de transformation, des bâtiments de servitude et des aires de stabilisation, précise le même responsable. Un appel d'offres international a été lancé en novembre dernier pour choisir l'entreprise qui va réaliser ces infrastructures intégrées. S'étalant sur une superficie de 10 à 15 ha, ces complexes devraient entrer en production en 2014 et auront pour mission «l'absorption du surplus de production et la sécurisation des éleveurs». «Nous avons choisi des terrains vastes dans la perspective de créer des marchés à bestiaux autour de ces complexes et prévoir d'éventuelles extensions», a souligné M. Chadi. Ces complexes seront gérés par la nouvelle société Algérienne des viandes (Alviar), qui se chargera également de la gestion des fermes d'élevage appartenant à ce groupe public et de l'organisation de l'activité en amont «en fédérant les éleveurs autour de ces abattoirs». «Plus tard, nous envisageons d'ouvrir le capital de cette société aux éleveurs», a-t-il fait savoir dans ce sens. Les trois complexes auront des relais dans le Nord à travers trois «centrales viandes», dont une (de capacité 30 000 m3 négatif) à Skikda, une à Mostaganem et l'autre au Centre. Ces centrales auront pour vocation «la réception du produit des Hauts Plateaux, faire le conditionnement et la distribution au grand public», précise M. Chadi. Le programme d'investissement de Proda compte également la création d'une nouvelle société de froid qui s'appelle Frigomédit, spécialisée dans l'entreposage frigorifique, la valorisation du produit, le conditionnement et la distribution. Celle-ci aura à gérer un portefeuille d'un million de m3 de froid positif (de 0 à 4 degrés Celsius) et négatif (jusqu'à moins 18 degrés) grâce à la récupération de 220 000 m3 et la réalisation de 627 000 m3, qui s'ajouteront à la capacité actuelle de Proda estimée à plus de 140 000 m3. «Cette capacité va nous permettre de jouer notre rôle de régulateur du marché», note le même responsable, en appelant le secteur privé à s'intéresser davantage à l'activité du froid étant donné l'importance des besoins estimés à plus de 8 millions de m3. Proda, qui dépend du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, compte un bureau d'études et gère un portefeuille de six groupes industriels ayant sous leur coupe 33 filiales spécialisées, entre autres, dans l'aviculture, l'élevage et le froid. R. E.