Plus de 8500 personnes sont détenues en Libye sans avoir fait l'objet d'aucune procédure judiciaire, ont annoncé vendredi les médias arabes, se référant à un rapport de l'organisation de défense des droits de l'homme Sawasiya. Des milliers de personnes ont été placées «dans une soixantaine de centres» contrôlés par des rebelles libyens. «Dispersés sur tout le territoire du pays, ils ne sont absolument pas adaptés à la détention de prisonniers.» Sawasiya indique que les détenus de ces «prisons» sont soumis à de mauvais traitements : coups de bâtons, séances d'électrochoc, brûlures de cigarettes, viols collectifs... D'après les militants des droits de l'homme, cette attitude envers les prisonniers résulte du sentiment de vengeance nourri par les rebelles à l'égard des partisans de l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi. La plupart des 8500 prisonniers sont détenus depuis fin août dernier : c'est à cette époque que les troupes de l'opposition ont pris d'assaut la capitale libyenne Tripoli défendue par les forces fidèles au colonel Kadhafi. Des ONG refusent l'extradition vers la Libye de l'ex-Premier ministre Amnesty International a annoncé, vendredi, son rejet de toute éventualité d'extradition vers la Libye de l'ex-Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, en l'absence de conditions «d'un procès équitable». La présidente de la section tunisienne d'Amnesty International, Sondes Garbouj, a fait part lors d'une conférence de presse de son opposition à l'extradition de l'ancien Premier ministre libyen aux nouvelles autorités libyennes en «l'absence de conditions d'un procès équitable». Mme Garbouj a appelé les autorités tunisiennes et, notamment les ministères de la Justice et des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle à se conformer à la Convention contre la torture ratifiée par la Tunisie en 1988. Pour sa part, la présidente de l'Association de lutte contre la torture en Tunisie, Radhia Nasraoui, s'est dite confiante que «le président de la République provisoire Moncef Marzouki n'allait pas accepter d'extrader Al-Baghdadi Al-Mahmoudi vers la Libye». «Les traditions tunisiennes ne permettent pas de remettre une personne qui a trouvé refuge en Tunisie», a-t-elle souligné. Le président tunisien avait souligné, lors d'une visite en Libye, que la seule condition pour qu'Al-Mahmoudi soit remis à la Libye est que ce dernier bénéficie «d'un procès équitable». Al-Baghdadi Al-Mahmoudi avait été arrêté le 22 septembre dernier en compagnie de deux autres personnes dans le sud de la Tunisie pour entrée illégale dans ce territoire.